Dès le début du concert, un constat nous frappe: cet ensemble a été programmé au mauvais endroit. Il n’aurait pas dû être programmé en extérieur à l’Esplanade Tranquille. Les 12 voix et la guitare ont peine à se faire entendre dans les nuances douces, malgré l’amplification. Qu’à cela ne tienne, il y a foule, ce qui est très encourageant pour le seul concert choral gratuit du festival.
Le chœur dirigé de main de maître par Xavier Brossard-Ménard est très dynamique, même si les pupitres d’hommes chantent en majorité plus fort que celui des femmes. Les paroles sont très audibles et les chanteurs font preuve d’une justesse implacable; on assiste à une démonstration magistrale dans El Grito du finnois Einojuhani Rautavaara, pièce truffée des glissandos avec des secondes mineures comme point d’arrivée.
Un autre élément marquant des œuvres auxquelles nous assistons est la diversité des sujets des chants espagnols. Au lieu des habituelles chansons à boire ou d’aventure, il y a dans le même recueil de Manuel Oltra, une histoire de la Mort qui entre dans un bar, un gars qui invite une fille à monter à cheval, une fillette qui a peur des mauvais esprits, une autre qui trouve toutes les excuses du monde pour ne pas se lever et un chant de Noël.
Comme avant-dernier numéro, nous avons droit à une pièce pour guitare seule, interprétée par Marc-Étienne Leclerc. Ce Variations sur un thème de Sor par Miguel Llobet est un peu comme le 24e caprice de Paganini, c’est-à-dire que le soliste peut y déployer une très grande virtuosité, mais tombe rapidement dans la redondance.
crédit photo: Gabriel Fournier