Un 18 juillet au FINA : Abondance, Kobo Town, Waahli, Only the Righteous, Ayrad…

par Rédaction PAN M 360

L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.

Abondance

Sur la scène Loto-Québec s’offrait hier un merveilleux mariage des cultures musicales guadeloupéennes et martiniquaises. Formé de deux chanteuses, deux percussionnistes (un à la caisse et un aux tambours), un claviériste, une saxophoniste-flûtiste et un bassiste, Abondance n’a pas perdu de temps à démontrer la justesse de leur nom. 

Les musiciens, tous aussi talentueux, faisaient circuler les solos sur les rythmes rapides des percussionnistes. Les chanteuses s’échangeaient l’avant-scène, prenant souvent le temps d’interagir avec le public. Et il faisait bien partie du concert, ce public! On nous a demandé de chanter quelques mélodies à répondre, et même de recréer vocalement le rythme du tambour ka, instrument traditionnel de la Guadeloupe, pour appuyer une chanson bien spéciale.

Abondance est décidément une dose irrésistible de plaisir. Passages vocaux synchronisés, harmonies, lignes de basse agitées, rythmes complexes mais on ne peut plus entraînants, soupçon de jazz, tout cela avec des petites chorégraphies de groupe… l’esprit du relâchement se mêlait à la démonstration de talent si persuasivement offerte. Ne restait plus qu’à se mettre à danser. Tâche assez facile dans les circonstances. Surtout qu’à la fin du spectacle, Abondance a invité un autre groupe de personnes sur scène pour un morceau en mode carnaval. Alors là, ce n’est plus l’abondance, mais bien le comble.

Théo Reinhardt

Kobo Town

Sous la direction du chanteur Drew Gonsalves, le public de l’Esplanade Tranquile a été traité avec un voyage rapide à Kobo Town et retour – le quartier historique de Port-of-Spain, Trinidad, où le calypso est né. Jouant devant le public de five o’ clock, le temps était également tropical, mais heureusement, le groupe a joué une série de numéros venteux qui nous ont fait oublier la chaleur.

Mais bien sûr, le groupe a fini par cuisiner, et avec leur mélange signature de calypso, de reggae et de soca, les sept musiciens ont créé une atmosphère vibrante et dynamique. Même s’ils auraient pu bénéficier d’un meilleur créneau horaire, une foule assez importante s’est finalement formée et le public montréalais, lui-même un mélange de cultures et d’horizons divers, a répondu avec enthousiasme à la performance de Kobo Town. Les corps se balançaient, les hanches bougeaient et les sourires ornaient les visages de la foule tout autour.

Ce qui était évident tout au long du set, c’est à quel point ce groupe signifie pour le leader Drew Gonsalves, une façon de se réconcilier avec son identité, il était clair que la musique pour Drew est un moyen d’atteindre une fin, un véhicule de changement pour le monde dans lequel nous voulons vivre. Et pendant un moment, nous étions tous là.

Varun Swarup

La poésie trilingue de Waahli

Waahli a offert à la foule assemblée devant la Scène TD – Radio-Canada un programme très personnel. En effet, l’artiste montréalais a fait hommage à ses origines, familiales et musicales, en enchaînant ses chansons les plus connues. Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que les spectatrices et spectateurs se mettent à danser au rythme du hip-hop trilingue (français, anglais, créole haïtien) de l’artiste. L’énergie de Waahli était contagieuse. À plusieurs reprises, il a incité la foule à chanter avec lui et à se rapprocher de la scène pour mieux faire la fête.

Le succès de la soirée est également dû au solide trio de musiciens qui accompagnait le membre fondateur du groupe Nomadic Massive. Un clavier aux sonorités multiples, une batterie enflammée et un groove soutenu à la basse ont parfaitement souligné la fine poésie de Waahli. Ce dernier troquait parfois le micro pour sa guitare. Assurément, la foule aurait été prête à passer toute la soirée en compagnie de l’artiste.

Elena Mandolini

Only the Righteous : La retro vibe enlevante du funk montréalais

Crédit photo : André Rival

Le groupe funk/soul montréalais Only the Righteous se produisait sur la scène du Balattou hier dans le cadre de la série Les incontournables présentée par ICI Musique. Un premier set retro-chill feel-good genre Philly Sound 1970 nous a donné plusieurs reprises de Marvin (Gaye), Curtis (Mayfield) ou même Michael (Jackson). Un bon cover band, où le leader, Clerel, manie le falsetto avec autant d’aisance que ses illustres prédécesseurs. C’est au deuxième set de la soirée que l’ensemble formé en 2017 a fait monter les enchères. Est arrivé sur scène Shem G, habile emcee, aux rimes et aux sonorités langagières percutantes et redoutablement efficaces. Son style extravagant a fait décoller une soirée qui s’annonçait somme toute agréable, mais pépère. Une Battle Rap a été menée percus battantes avec un autre emcee, Markus Dillon, plus classique en terme de démarche. Puis on a ensuite propulsé un Funk véloce et incisif, mâtiné de Soul et (trop) occasionnellement d’éléments stylistiques traditionnelle africaine. La foule, au départ assez tranquille, s’est retrouvée debout, popotins remuants et visages souriants dans une finale qui nous a laissé une impression que ce groupe sera de retour dans l’actualité, particulièrement le jour où il sortira un premier album (ce qui ne manquera pas d’arriver).

Frédéric Cardin

Ayrad, l’art de faire danser la foule

Crédit photo : André Rival

Avec son mélange intéressant de musique marocaine et de rock, le groupe Ayrad a mis le feu à la scène TD-Radio-Canada, au grand plaisir des festivaliers qui étaient nombreux pour la première soirée des spectacles gratuits offerts par Nuits d’Afrique. L’énergie contagieuse des six musiciens sur scène a rapidement fait lever debout ceux qui s’étaient confortablement assis sur la pelouse, ne s’attendant certainement pas à une performance aussi puissante. En peu de temps, la foule tranquille s’est métamorphosée, et dansait de toutes les façons possibles — on pouvait même en apercevoir quelques-uns faire du headbang.

Le rock a pris le dessus alors que la flûtiste a troqué cet instrument pour une basse, et que le chanteur s’est mis à jouer de la guitare tout en dansant de manière parfaitement synchronisée avec ses musiciens. Le spectacle a toutefois atteint le sommet alors que, par surprise, Brad Barr des Barr Brothers a fait son apparition sur scène, nous offrant un solo de guitare enflammé alors que le batteur jouait en répondant au rythme que le chanteur tapait avec son tam-tam. De quoi commencer la semaine en force!

Arielle Caron

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