POP Montréal Jour 4 | Vérité et réconciliation jazz à la Sala Rossa

par Laurent Bellemare

POP Montréal est sans conteste un des événements majeurs de l’automne pour les vrais fans de musique. Du mercredi 27 septembre au dimanche 1er octobre, des dizaines et des dizaines de découvertes et acclamations d’artistes nichés dans la pop se produisent à Montréal. Suivez l’équipe de PAN M 360 jusqu’à dimanche ! 

Mali Obomsawin Sextet

La contrebassiste abénakie Mali Obomsawin avait fait sensation en juillet dernier, lors du passage de son sextet au Festival International de Jazz de Montréal. Dans un contexte cette fois plus intime, notamment dû à l’absence de son guitariste, l’ensemble a débuté son programme avec une excellente reprise d’Alice Coltrane. Cette interprétation donnait bien le ton à cette prestation à la croisée de différents genres musicaux.

Parsemée de quelques autres reprises, la performance du groupe était surtout ancrée dans le répertoire de Sweet Tooth, le premier album d’Obomsawin. Il s’agit d’une combinaison fort intéressante entre du jazz, du folk et de l’improvisation libre qui ne manque pas de contraste. La pièce très cinglante Wawasint8da est un arrangement d’un hymne catholique chanté en abénaki dont la mélodie répétée est progressivement déconstruire en improvisation sans forme. On oscille donc entre des moments très accrocheurs et des formes plus libres et ouvertes. Encore une fois, Mali Obomsawin et son orchestre ont fait la démonstration d’un répertoire dynamique et très bien ficelé, le tout exécuté par des musicien.ne.s hors pair. L’avenir est prometteur pour cette jeune musicienne qui, par ailleurs, vient d’une lignée familiale de musiciens.

Pompey

Pompey est monté sur la scène d’une Sala Rossa pleine à craquer, d’abord uniquement muni d’une guitare. La prestation semblait alors être celle d’un auteur/compositeur/interprète s’accompagnant à la guitare comme il en existe par millier. Dans l’essence, c’est bel et bien ce que cette performance aura été, quoiqu’une belle progression a permis de garder les choses intéressantes d’un morceau à l’autre. D’abord seul, Pompey a accueilli une chanteuse de soutien pour sa deuxième pièce. Cette dernière s’est ensuite attelée à la basse électrique, jointe par une seconde bassiste ainsi qu’un batteur. La formation a donc permis en quelque sorte d’augmenter les chansons de Pompey, dont les accords arpégés accompagnaient une voix de tête douce et toujours seuil de l’audible. Le groupe permettait donc l’ajout de dynamiques intéressantes, rendant les morceaux légèrement progressifs et leur donnant également des accents post-rock. 

En somme, ce premier concert de Pompey était une affaire bien personnelle, quoique plutôt convenue. Si le tout était bien exécuté, c’est surtout grâce à ses interactions à la fois maladroites et drôles que l’artiste a pu conquérir son public hier soir. Quoi qu’il en soit, Pompey est un musicien d’ici dont on entendra sans doute parler davantage dans les années à venir.

Sarah Rossy

Plus tard, c’est un pop complexe et texturé qui résonnait dans la salle avec Sarah Rossy et son collectif. Passant aisément de voix de coffre à voix de tête, l’artiste s’accompagnait de lignes pianistiques élaborées sur son synthétiseur. Les années d’études jazz étaient ici très audibles, notamment de par les modulations souvent imprévisibles qu’empruntaient les lignes mélodiques. La qualité de la performance des autres musicien.ne.s mérite également d’être soulignée. La batteuse avait un jeu d’une technicité remarquable et ornait savoureusement les rythmes allant des pièces. Aux cordes, le bassiste accentuait efficacement les syncopes alors que le guitariste s’adonnait à des fioritures ad lib. Porté par le charisme de Rossy, le groupe interprétait les titres avec une bonne dose de spontanéité et d’improvisation.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’artiste montréalaise s’invente un monde sonore très personnel, extraverti et coloré. Les accroches pop sont bien là, mais imbibées d’arrangements savants et éthérés.

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