Édith Nylon et ses potes de l’époque ont un malin plaisir à le faire durer. Troisième carte de la cuvée résurrection à POP Montréal, la chanteuse française n’intéressait que les collectionneurs de souvenirs.
Quiconque s’intéressait à la déferlante punk rock et new wave de France il y a 45 ans avait écouté Édith Nylon, ses claviers cheaps et ses guitares rasoirs étalés sur 4 albums.
Et puis d’autres ont pris le dessus, Édith Nylon avait disparu. Semble-t-il que l’aventure s’est poursuivie ailleurs que dans nos oreilles, de l’autre côté de la flaque, d’autant plus qu’Édith Nylon ne l’avait jamais traversée pour se produire à MTL. Alors réapparition ou carrément apparition ? Plus précisément, le groupe s’est reformé en 2020, au terme d’une pause de 37 ans ! Un album est sorti en 2021, semble-t-il que d’autres suivront La fin de la vie sauvage.
Alors voilà la punkette sans âge, Mylène Khaski, s’amène après que ses collègues eurent chauffé leurs instruments et démarré le groove. Joyeux bardes grisonnants, certes dans la tranche 55-65 mais qui n’ont pas perdu la flamme.
Oui, la batterie est un peu mince mais tient convenablement le tempo. Oui, les guitares moins rasoirs qu’à l’époque dominent les claviers. Oui, la soliste n’a pas la voix du siècle mais assure. Et oui, certainement, on ressent l’esprit de corps dans cette bande. On ressent leur bonheur de jouer, on apprécie leur cohésion, on observe leur inclination plus rock que punk, plus classique qu’échevelée. Réjouissant, en somme, même si les vieux tubes n’étaient pas aussi abondants que ne l’auraient souhaité les nostalgiques. Évidemment, outre Je suis un avorton, La Fin de la vie sauvage et autres Ne dis pas oui ne dis pas non, Khaski aura chanté l’incontournable Édith Nylon. Paroxysme atteint dans la salle, il va sans dire.