Suissesse d’origine népalaise, Aïsha Devi était de retour à MUTEK Montréal pour y présenter la matière de son nouvel album, Death is Home. La mise en valeur de sa voix puissante dans un corpus mélodique assez pop contraste avec la musculature électronique de son propos.
Plus précisément, les airs ici entonnés ce samedi 24 août à la SAT n’ont jamais le temps de s’échapper dans la pop, ils sont systématiquement rattrapés par de redoutables procédés synthétiques. On peut voir dans cette (somme toute) fausse opposition lourd/léger un lien de parenté avec des artistes tels Arca ou FKA twigs, descendants esthétiques de Björk très influents dans la pop culture malgré leurs approches innovantes.
Côté Aïsha Devi, la structure des pièces n’est pas forcément chansonnière mais s’en rapproche malgré la facture électronique et le radicalisme assumé de certaines productions. Imaginés de concert avec le metteur en scène Emmanuel Biard, ces paysages audiovisuels théâtralisés, mettant en scène la musicienne et performer, ajoutent à cette expérience vécue en temps réel. Assurément, Aïsha Devi et ses collègues impliqués dans cette production ont un sens aigu du rituel et c’est pourquoi l’auditoire de la principale intéressée pourrait croître considérablement avec le succès potentiel de ce spectacle et de l’album Death is Home , sorti il y a moins d’un an.