Le tout dernier groupe du FME était le groupe krautrock Patche, qui a rempli la scène d’un mur pratique de synthétiseurs d’un côté, et d’un bassiste et d’un batteur analogiques de l’autre. Leur musique est inductrice de transe, trippante et incroyablement raffinée, se fondant parfaitement en elle-même au fur et à mesure que l’on s’y enfonce. Combinant trois synthétiseurs modulaires, le groupe tisse couche après couche des tambours électroniques, des rythmes hypnotiques et des solos de basse époustouflants qui obligent à bouger.
Il s’agit d’une musique dans laquelle on peut se perdre, en la laissant traverser notre corps directement sans trop y penser. Comme la moitié du groupe travaille sur un synthé, cela signifie parfois qu’ils peuvent faire une pause, ce qui donne l’impression d’une machine musicale qui s’assemble devant nous plutôt que d’une performance musicale constamment impliquée. Mais d’un autre côté, le bassiste et le batteur jouent sans arrêt des parties complexes, en parfaite synchronisation avec les synthés quantifiés et l’un avec l’autre, ce qui fait que Patche ne perd jamais son urgence.
Bien que l’habileté technique présentée soit brillante, ce sont des chansons massives qui pourraient m’amener à me balancer doucement dans une tombe précoce après avoir été debout pendant les 4 derniers jours du FME. Après avoir vu environ une heure de Patche, je leur dis au revoir, ainsi qu’au festival.