David Bujold, fondateur du groupe art-rock FUUDGE, a lancé officiellement son premier album solo , Le Sol ou le Ciel, dans le cadre des Coups de Coeur Francophones. Ce fût un voyage éthéré et étoilé par un soir de novembre pluvieux.
Cet album, que j’ai déjà recensé sur ce site, constitue une mutation folk pour le chanteur rock stoner. Nous sommes ici dans un univers proche de Sufjan Stevens ou du Beck acoustique. Ce qui ne veut pas dire que cette proposition manque d’originalité. Bujold transpose ces influences en créant son propre univers, avec ses textes ironiques et second degré.
Le mariage entre cordes (violon et alto), guitares et voix opère. De jolis instrumentaux courts alternent avec les chansons. Quelques notes de piano et de claviers habillent le tout discrètement. Des harmonies vocales surgissent juste au bon moment.
Une atmosphère se crée et nous nous retrouvons par magie dans le chalet familial où l’album a été enregistré, comme nous le raconte David Bujold. Ce chalet où, « dans le temps des fêtes, on écoute du Debussy jusqu’à quatre heures du matin », nous a-t-il confié.
Le titre de chansons est très indicateur de cette atmosphère: Donne-moé aux Pauvres, Un Bal dans un Fusil, Ton Coeur a pu une Cenne. Sans parler du refrain « j’ai jamais été aussi ben…que demain ». Second degré, je vous dis. En fait, c’est au niveau des textes qu’on peut raccorder l’univers de FUUDGE à celui de Le Sol ou le Ciel. Des textes obsédés par la vie et la mort…ou le contraire.
Dans ce folk éthéré et méditatif, on sent aussi un esprit rock. Au milieu de la chanson Ton cœur a pu une Cenne, on croit entendre Promenade sur Mars, d’Offenbach. Volontaire ou pas ? Je l’ignore.
Quoiqu’il en soit, le public du Verre Bouteille rempli à craquer, certainement de beaucoup d’ami-e-s, était clairement ravi de l’offrande.
En première partie, le duo suisse-genevois Bandit Voyage, nous a mené dans son univers surréaliste sympathique, où on trouve des influences des années soixante et du New wave des années quatre-vingt.
Des fantômes de Rita Mitsouko ou des Loundge Lizards, mais en plus lisse et en moins sérieux.
Anissa Canelli (voix, guitare, mini-saxophone) et Robin Giraud (voix, basse), sont accompagnés d’une batterie synthétique purement années quatre-vingt. Ils nous parlent des fantômes de Brigitte Bardot, de santé mentale, de Los-Angeles, où ils ont commencé leur carrière en 2017.
Deux joyeux lurons qui connaissent un certain succès en Europe francophone. Le Verre Bouteille était une salle un peu trop petite pour leur permettre de nous plonger véritablement dans leur délire. Chose certaine, ils avaient l’air vraiment heureux d’être à Montréal.
Pour vous faire une idée plus juste, écoutez leur récent EP Pastcore ou leur précédent album Was Ist Das (2023). À vous de juger.