Jonny Greenwood est devenu un maître de la musique de chambre et la composition électronique au service du rock complexe, enclin au jazz, aux musiques classiques orientales, à la musique contemporaine occidentale, à l’électroacoustique et aux formules mathématiques.
Thom Yorke est une des figures rock ayant le mieux exploité la piste électronique et autres formes plus sophistiquées que son expression originelle, sorte de rock existentiel à fleur de peau, un tantinet autistique, profondément générationnel à une époque, visionnaire depuis lors.
Radiohead fut un groupe emblématique pour les X, pour ensuite devenir une des rarissimes formations capables de remplir des arénas tout en maintenant une telle créativité compositionnelle.
Les deux têtes principales de la Tête de radio n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble dans leurs projets parallèles, d’où l’intérêt de The Smile qui les réunit au batteur Tom Skinner, qu’on a connu au sein des Sons of Kemet, un des groupes phares du jazz hybride en Angleterre.
En mai, l’album A Light for Attracting Attention retenait effectivement notre attention et nous informait des derniers travaux.
Thom Yorke (chant, guitare, basse, clavier), Jonny Greenwood (guitare, basse, clavier) et Tom Skinner (batterie). La réalisation est de Nigel Godrich, qui est à Radiohead ce que George Martin fut aux Beatles : membre externe, membre essentiel.
On reconnaît bien la patte de Thom Yorke, ses thèmes, harmonies et inflexions. On contemple la vaste palette de Jonny Greenwood. On apprécie l’excellent batteur… Et on a peine à éviter d’y voir un prolongement brillant de Radiohead.
On y observe des particularités différentes dans l’emballage, dans l’instrumentation, dans certaines zones électros, certains bourdons d’Asie centrale, certaines orchestrations de chambre, mais…. ce sont les guitares, la basse et les claviers qu’on reconnaît d’emblée, particulièrement lorsque nos hôtes s’expriment sans faste orchestral et avec attitude rock.
On ne change pas fondamentalement des mecs qui ont à leur façon changé l’allure du rock au cours du dernier quart de siècle. On doit s’attendre néanmoins à de solides propositions de ces rarissimes superstars n’ayant jamais cessé de chercher et de trouver. Ce qui est tout à fait le cas, once again. Vivement le concert au MTELUS.