Breton transplanté en Colombie Britannique depuis 2010, Loig Morin multiplie les enregistrements autoproduits après avoir été (il y a longtemps) pris sous l’aile de William Sheller. Depuis un moment, il effectue un vaste tour métaphorique des saisons; après avoir traversé le printemps et l’automne, le voilà encre frais sorti de l’hiver, cette fois évoqué à travers 7 titres sous la bannière Adieu hiver. Toutes ces années passées dans l’Ouest canadien n’ont en rien dénaturé ses origines européennes et une langue française qu’il manie plutôt bien et dont il alimente de sa voix calme et cendrée une poésie chansonnière efficace, et ce avec sincérité, vulnérabilité. La culture musicale de ce songwriter, de surcroît réalisateur de tout son matériel, est assez vaste; on y repère de bonnes pointes technoïdes, électro-pop, dream pop, synthwave à la française. Évidemment, un séjour prolongé sur la côte du Pacifique marque son homme, certaines chansons comme L’avalanche révèlent des éléments folk-pop ou électro-rock dans La bouche, donc plus ancrées sur ce côté du Pacifique (et de l’Atlantique), pedal steel guitar et guitares acoustiques à l’appui. Compte tenu de la relative frugalité des moyens de cette autoproduction, on observe que la prise de son, le mix et les arrangements sont habilement menés par le principal intéressé. Ainsi, un chemin français se trace au nord-ouest du Canada, qui sait où il nous mènera?
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