Ariel Posen instrumental : beaucoup de temps et une idée

Entrevue réalisée par Stephan Boissonneault
Genres et styles : americana / country-rock

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Ariel Posen passe du temps à jouer avec les Bros. Landreth, il a aussi reçu des éloges de John Mayer. Originaire de Winnipeg, l’auteur-compositeur-interprète et guitariste virtuose s’est retrouvé l’année dernière avec  beaucoup de temps et une idée. Au moment de la sortie de son album Headway, Ariel a alors réservé un studio à Montréal pour y enregistrer quelques pistes instrumentales et une vidéo. 

Il a fini par sortir un album entièrement instrumental intitulé Mile End, un changement de rythme par rapport à son son d’auteur-compositeur-interprète. C’est un album qui n’aurait probablement jamais vu le jour sans la pandémie, mais il exprime une autre saveur du son blues roots d’Ariel et montre une fois de plus à quel point il est doué pour l’arrangement des chansons. 

Ariel a pris le temps de discuter avec PAN M 360 de son dernier projet avant d’assurer les premières parties pour The Bahamas, début décembre. 

PAN M 360 : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’enregistrer un album de guitare, entièrement instrumental ?

Ariel Posen : J’avais l’habitude de faire beaucoup de vidéos de démonstration pour des entreprises et j’ai l’habitude de jouer en solo comme ça. Une partie de moi ne considère pas Mile End comme un album, parce que ce n’est pas la quantité de travail et de temps nécessaire pour écrire des chansons comme sur Headway ou How Long. Mais en fait, ce qui s’est passé, c’est que j’avais le temps. Sur mon premier disque, How Long, quand je l’ai enregistré, je n’avais que sept chansons et je voulais un disque complet de 10 titres. J’avais donc trois petits morceaux solos que j’ai enregistrés comme des interludes. Et quand je faisais ça, les gens me contactaient et me disaient : « Hé, on a vraiment, vraiment aimé ces solos. Ferais-tu quelque chose de plus comme ça ? Et j’ai toujours repoussé l’idée, mais ça semblait toujours avoir une réaction chaleureuse. 

PAN M 360 : L’idée vous trottait donc dans la tête depuis un certain temps ?

Ariel Posen : Oui, et l’année dernière a été bizarre pour tout le monde. Nous nous sommes tous retrouvés avec beaucoup plus de temps que d’habitude. J’avais mis tout ce temps et cette énergie dans Headway et avant même qu’il ne sorte, je n’avais pas eu le temps d’enregistrer. J’avais donc prévu aller en studio et d’enregistrer des vidéos ou de publier du contenu. Je n’avais pas la pression de faire un disque. Je voulais simplement voir ce qui se passerait, et j’espérais en tirer quelques vidéos sympas. J’y suis allé de manière très décontractée, et j’ai eu un tas de morceaux qui se sont avérés meilleurs que je ne le pensais. Donc c’est un album, mais ce n’est pas non plus un album.

PAN M 360 : Les vidéos de vous jouant l’album en direct sur YouTube sont donc des enregistrements vidéo ?

Ariel Posen : Oui, tout a été joué en direct sur le plancher. Toutes ces chansons étaient tellement improvisées et c’était vraiment dans l’instant.

PAN M 360 : Je pense que mon morceau préféré sur Mile End est Clawhammer. Peut-être juste à cause du nom ou de l’intensité, mais pensez-vous que donner des noms aux morceaux instrumentaux influence leur son ?

Ariel Posen : J’ai beaucoup de mal à donner des noms aux chansons qui ne contiennent pas de mots. J’ai juste essayé de penser à un titre qui correspondait un peu à l’ambiance et au son de la chanson. Et pour Clawhammer, je voulais un mot qui sonne un peu agressif, mais aussi cool. J’ai aussi beaucoup d’amis qui jouent du banjo de style clawhammer. La chanson n’a rien à voir avec le banjo et ne ressemble en rien à une technique de clawhammer de type banjo, mais c’est le mot qui m’est venu à l’esprit. Et c’est un peu la même chose avec toutes les autres chansons. Une chanson ressemblait à ce qui se passe après une grosse pluie, alors oui, j’essaie de ne pas être trop précieux ou trop profond à propos des noms.

PAN M 360 : Et pour le nom de la chanson et de l’album, Mile End, est-ce lié à Montréal ?

Ariel Posen : Le studio où j’ai enregistré la chanson se trouvait dans le Mile End, mais l’expression Mile End  fait penser à la fin d’une route. Comme si vous aviez conduit pendant longtemps et que le voyage était terminé. Je ne dis pas que mon voyage est terminé, mais je voulais me rapprocher de cette ambiance pour ce disque.

PAN M 360 : Une chose si rafraîchissante dans votre jeu, c’est  l’espace donné à chaque solo ou motif de guitare. Tant de guitaristes se contentent de déchiqueter et de frapper autant de notes que possible pour montrer leur talent. 

Ariel Posen : Je veux toujours servir la chanson. Donc même si la chanson est un interlude de guitare solo, je veux essayer d’être dans ce moment et ne faire ni plus ni moins que ce dont ce morceau a besoin. Je veux juste me connecter avec celui qui l’écoute et pour que quelqu’un d’autre s’y connecte, je dois m’y connecter. Et le déchiquetage, comme tu l’as dit, ne convient pas vraiment. Comme si tu voulais jouer au basket, tu ne voulais pas juste dribbler très vite ou faire tourner la balle sur ton doigt tout le temps. Faire de la musique, c’est plus important que d’essayer de montrer son talent. 

PAN M 360 : Et quand vous vous produisez, en première partie des Bahamas, est-ce que ce sera le style Mile End ou le style plus auteur-compositeur-interprète de votre groupe ?
Ariel Posen : Donc je jouerai les chansons chantées avec le groupe et je pourrais faire allusion à Mile End dans quelques chansons avec un petit solo ou autre. C’est pour cela que je dis que Mile End est un projet parallèle, comme un écart par rapport à ce que je fais normalement, pour le plaisir.

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