Après l’asphalte et l’apocalypse, il y a…

Entrevue réalisée par Louis Garneau-Pilon

renseignements supplémentaires

Aux limites du folk et de l’anarchie se situe Après l’asphalte. Le groupe offre des chansons fortement introspectives à thèmes politiques, mais avec le rythme dodelinant d’une guitare acoustique. Si la musique s’approche parfois du chaos, les mots viennent chercher l’âme. Un an après la sortie de Millepertuis, premier album fort apprécié au sein de la gent indie keb franco, trois ans après l’EP Glitters et Poussière qui en avait intrigué plus d’un, le groupe débarque sur scène. Plus précisément au Coup de cœur francophone, avec en prime une mise en nomination au GAMIQ, catégorie folk. 

Fort du succès d’estime de Millepertuis, le groupe en prépare actuellement un deuxième. Le titre de celui-ci n’a pas encore été dévoilé, mais plusieurs de ses chansons le seront au Quai des brumes, soit  le jeudi 11 novembre prochain.

Gabriel Lapierre, qui se consacre à l’écriture et le chant d’Après l’asphalte, raconte son parcours aux usagers de PAN M 360.

PAN M 360 : Comment vous, les membres du groupe, vous sentez-vous après le succès retentissant de Millepertuis? 

GABRIEL LAPIERRE : Par rapport à toute l’attention que Millepertuis a reçu au GAMIQ, c’est un peu une surprise pour nous. C’est dur de voir l’impact qu’on a eu avec la pandémie. Ce fut certainement une belle surprise en tout cas! Avec tout ce qui se passe, on n’avait aucune façon de se comparer aux autres bands. Ça nous motive à rester actifs malgré tout. À la fin, on est bien content du résultat!

PAN M 360 : Selon toi, quels sont les points forts qui font  la réussite de cet album?

GABRIEL LAPIERRE : Évidemment, on aimerait qu’il n’y ait que des points forts. Mais avec du recul…  Je dirais d’abord le rapport entre les textes et les mélodies. On essaie de choisir nos mots parcimonieusement pour qu’ils se mélangent parfaitement à la musique. Je crois que ça parait bien sur l’album. Une autre chose cool, c’est qu’il s’agit d’un album fait de façon entièrement autonome. On l’a enregistré nous-mêmes et on l’a mixé avec des amis. Je crois qu’on ressent vraiment la vibe de communauté qui s’en dégage. Cette amitié et ce côté DIY se sont bien transmises sur l’album.

Après l’asphalte, c’est un groupe qui met plusieurs thèmes de l’avant. La politique et la communauté sont au cœur de ce que nous faisons. On fait de la musique, mais on essaie d’aller au-delà aussi. On veut que notre groupe soit aussi un réseau de soutien pour ses membres. On veut que tous les musiciens y soient bien et qu’ils s’y sentent inclus. Cela favorise l’exploration des rapports humains à travers nos chansons. Je crois que cet amour commun est important pour chaque aspect de cet album. 

PAN M 360 : Si on parle de votre style musical, peut-on utiliser le terme folk apocalyptique ?

GABRIEL LAPIERRE : On pourrait, mais pas pour longtemps. Avec notre nouveau projet, on commence à s’éloigner du folk. On garde beaucoup d’instruments de ce style,  quand même. Mais notre approche dystopique a été un peu délaissée ces dernières années. C’est plus dur de le faire quand (on dirait que) la fin du monde est commencée. Maintenant, avec tout ce qui se passe, on essaie de donner de l’espoir aux auditeurs. Finalement, l’important c’est d’être heureux. J’imagine que le groupe a vécu un changement depuis la pandémie. On veut montrer qu’il est possible d’aller bien et de vivre de grandes amitiés à travers la musique. 

PAN M 360 : Et le nouveau projet?

GABRIEL LAPIERRE : Oui, c’est un album qu’on a commencé cet été. Pour écrire nos morceaux, on se promène de résidence en résidence à travers le Québec  Ce sont toutes des compositions créées dans des lieux différents. On va prendre tous ces morceaux et les transformer en chansons. Dans le fond, c’est comme si on avait un studio mobile, c’est une façon de travailler un peu plus vagabonde. Techniquement, c’est un peu plus simple qu’avant ; on enregistre où on veut, peu importe le budget.  Ce qui change drastiquement, ce sont les conditions dans lesquelles on travaille. On n’est pas tous dans la même ville. Cette méthode nomade est une bonne façon d’avancer plus vite.

Au niveau du texte, des compositions et des chansons, je pense qu’on a vraiment évolué. Nos nouvelles chansons qu’on présentera le 11 sont beaucoup plus pointues. Ce sont des textes vraiment plus riches, mais qui gardent notre côté convivial. Finalement, on essaie de faire en sorte que chaque chanson soit meilleure que la précédente.

Les sujets sont bien moins harsh que Millepertuis. Ce sont des discussions qui, évidemment, restent sérieuses, mais avec quelques gouttes d’espoir dans la soupe. En tout cas, on se dirige vers quelque chose d’un peu plus énergique.

PAN M 360 : Après l’asphalte se définit  par la profondeur de ses textes. Sont-ils faciles à écrire ?

GABRIEL LAPIERRE : La plupart du temps oui. Après tout, je ne fais que mettre ma personnalité de l’avant. Le gros travail consiste à trouver un angle musical à mes paroles. Je ne crois pas qu’il faille souffrir pour écrire. La plupart des textes parlent d’enjeux qui me tiennent à cœur après tout. Tout ce dont je parle, c’est un prolongement de mon expérience. Je crois que le public aime ce genre d’honnêteté. Oui, évidemment, il faut passer par beaucoup de corrections. Mais pour les premiers jets, le travail se fait dans la vie de tous les jours plus que dans les périodes d’écriture.

PAN M 360 : Sur Facebook, vous avez décrit votre spectacle du 11 comme un événement All killers, no fillers.  Mais encore ?

GABRIEL LAPIERRE : C’est une façon de parler! Ça vient d’un album du groupe Sum 41. Dans le fond, ça veut dire que toutes les chansons seront précieuses pour nous. Ce sont des morceaux qui ont été beaucoup travaillés et dont nous sommes fiers. Ce qui rend ces chansons précieuses, c’est le niveau de vulnérabilité que je suis capable d’y ajouter quand je chante. Il est aussi important que le sujet soit assez viscéral. Ces thèmes font partie de mon évolution personnelle. Ça me permet de voir comment j’évolue en tant que personne. La musique est ma façon d’interpréter les choses qui arrivent dans ma vie. En plus de m’aider à grandir, je crois que cela permet au public de s’accrocher aux chansons, et peut-être même qu’elles leur fassent du bien. Pour moi, ce ne sont pas juste des chansons; c’est ma vie et ma vulnérabilité.

On est excité pour le Quai des brumes. On aime full l’endroit, c’est comme une maison confortable. Aller jouer là-bas, c’est comme aller dormir chez un ami. On a bien hâte d’y jouer plein de belles chansons. 
Moi j’ai tout le temps envie de montrer du nouveau stock aux gens. Millepertuis est déjà tellement loin, c’est souvent comme ça en musique. Tu sors un album et tu es déjà rendu à celui d’après. J’ai juste hâte de dévoiler mes nouveaux morceaux. Le public est intéressé par la nouveauté et j’ai hâte de lui en donner.

Dans le contexte du Coup de coeur francophone, Après l’asphalte se produit le jeudi 11 novembre, 21h, au Quai des brumes

Tout le contenu 360

JACO compte bien réussir son Plan F

JACO compte bien réussir son Plan F

The TWO, un duo blues improbable

The TWO, un duo blues improbable

Jeannot Bournival, éminence pas vraiment grise de Saint-Élie-de-Caxton

Jeannot Bournival, éminence pas vraiment grise de Saint-Élie-de-Caxton

OSM | La programmation 2025-26 présentée par la direction: faites vos choix!

OSM | La programmation 2025-26 présentée par la direction: faites vos choix!

Critique Love… minerais critique dans le sous-sol montréalais

Critique Love… minerais critique dans le sous-sol montréalais

De Zigaz à Charlie Juste

De Zigaz à Charlie Juste

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Pascale Picard replonge dans la création

Pascale Picard replonge dans la création

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

Ariane Moffatt, Airs de Jeux, idée de jouer, désir de jouer, nécessité de jouer…

Ariane Moffatt, Airs de Jeux, idée de jouer, désir de jouer, nécessité de jouer…

Arion Orchestre Baroque et l’univers de Thomas Dunford… du 16e au 20e siècle!

Arion Orchestre Baroque et l’univers de Thomas Dunford… du 16e au 20e siècle!

La Passion selon saint Jean de Bach : Un opéra sacré pour conclure la saison de l’Ensemble Caprice

La Passion selon saint Jean de Bach : Un opéra sacré pour conclure la saison de l’Ensemble Caprice

Shreez « frap » encore ! 3e album studio

Shreez « frap » encore ! 3e album studio

Marie Nadeau-Tremblay | Quand le baroque devient obsession

Marie Nadeau-Tremblay | Quand le baroque devient obsession

Kizaba : entre ancestralité et afro-futurisme

Kizaba : entre ancestralité et afro-futurisme

Caroline Savoie succombe à ses plaisirs coupables

Caroline Savoie succombe à ses plaisirs coupables

Inscrivez-vous à l'infolettre