Sous contrat chez Verve pour l’album Evergreen (2024), ayant déjà filmé son Tiny Desk sur NPR, Julius Rodriguez a fait ce qu’il avait à faire au Studio TD, un mercredi 2 juillet 2025: mettre le feu.
De retour à Montréal, le mec de 26 ans est de ces claviéristes virtuoses (surtout de la main droite) ayant émergé avec la résurgence du jazz au cours de la décennie précédente. On ne peut encore présumer d’une vaste implantation, mais ces nouvelles formations pullulent sur les scènes gratuites du FIJM et laissent croire que la vague a gagné en intensité et en coolitude.
Chose certain, Julius Rodriguez en est un des acteurs importants. Le claviériste et compositeur américain (d’origine haïtienne) et ni plus ni moins un as du groove! Multi-instrumentiste de surcroît, il nous balance un solo de batterie entrelardé de ses improvisation échantillonnées au clavier. Capable de tout !
Soulignons que le vingtenaire a parfaitement assimilé ses classiques. Sans anicroche, il s’approprie Butterfly de Herbie Hancock, il en fait une pièce emblématique de son répertoire et en accélère un tantinet le tempo en formule quartette (trompette, basse, batterie, claviers). Très bon.
D’accord, convenons que le musicien propose des compositions originales qui n’ont rien pour déstabiliser le mélomane féru de jazz groove et de jazz tout court, mais il y a là une fraîcheur et une aspiration à se rendre encore plus loin que ce qu’on a pu entendre mercredi soir au Studio TD.
Prenez, cette conversation improvisée entre Rodriguez avec clavier en bandoulière et l’excellent trompettiste Alonzo Demetrius, cette belle exubérance a de quoi raviver la flamme du jazz à quiconque assiste à un tel échange en temps réel.
En fait, ces jeunes musiciens sont tous du niveau de l’élite mondiale, on peut aisément prédire que le meilleur est à venir. Et il est d’autant plus réjouissant de voir les mélomanes de leur génération embrasser cette haute voltige et cette ferveur du jeu.