En cette dernière soirée de juin, les deux sets prévus au Pub Molson étaient investis par le jazz noir et américain. Trompette, piano/claviers, contrebasse, batterie, quartette de Chicago sous la direction du chevronné trompettiste Marquis Hill.
Le musicien possède assurément la technique nécessaire au circuit international : le son, la puissance, l’articulation, la rapidité, qualités auxquelles il ajoute du velouté, un certain confort.
Ça saute aux oreilles, ce côté black du jazz et de la culture populaire américaine l’emporte largement dans cette esthétique surtout acoustique, mais empreinte de hip-hop, de soul/R&B sans négliger le post-bop et le swing polyrythmique.
À l’instar de leur employeur, les excellents sidemen de cet ensemble en sont imprégnés, on parle ici du pianiste Michael King, du batteur Corey Fonville et du bassiste Micah Collier.
C’est tout le raffinement afro-américain qui s’exprime dans cette musique, qui reste jazz dans son instrumentation, dans l’articulation de ses solistes et dans leur exécution virtuose des œuvres incluant l’improvisation.
Encore une fois, on observera qu’il n’y a pas de rupture particulière dans l’évolution du jazz groove, dont les premières formes funk remontent aux années 50, à Horace Silver et consorts.
Toujours une importante avenue du jazz , cette approche black a été défendue depuis, on peut aujourd’hui compter sur des leaders tel Marquis Hill, qui reprennent cette tradition et y contribuent bellement, sans y accomplir de grandes innovations.
Photo: Emmanuel Novak-Bélanger