chant lyrique / classique occidental

Fleuranne Brockway, grande lauréate de Voix 2025 au CMIM

par Alexandre Villemaire

Ils étaient 348 à avoir appliqué l’automne dernier. De ce nombre, 24 concurrents ont été sélectionnés pour au terme de 11 jours d’épreuves vocales, pour n’être que dix demi-finalistes, puis cinq à tenter de rafler les grands honneurs. Devant un parterre à la Maison symphonique bien remplie, c’est la mezzo-soprano australienne, originaire de Perth, Fleuranne Brokcway qui a remporté les grands honneurs de l’édition Voix 2025 du Concours musical international de Montréal.

Après avoir débuté son épreuve avec l’air « Près des remparts de Séville » extrait de l’opéra Carmen de Bizet, qui avait commencé avec un léger grain dans la voix, c’est surtout dans sa musicalité et sa forte présence scénique que la jeune chanteuse originaire de Perth s’est illustrée. L’air des lettres de Werther de Massenet a été dressé tout en finesse et avec émotion alors que l’air de Roméo « Se Romeo t’uccise un figlio » tiré de l’opéra bel cantiste I Capuleti e Montecchi a mis en évidence l’étendu de son registre avec des graves appuyés et des aigus agiles et lyriques, comme en témoignent la cavatine concluant l’air. D’une valeur de plus de 75 000$, le 1er prix comprend un montant en argent de 30 000 $ offert en partenariat avec la Ville de Montréal, une bourse de développement de carrière Joseph-Rouleau d’une valeur de 40 000 $ offerte en partenariat avec la Fondation Azrieli; le Prix Aria de l’Opéra de Montréal d’une valeur de 5 000 $ offert en partenariat avec l’Opéra de Montréal et le Prix de l’Opéra de Montréal, soit un engagement pour un rôle dans un opéra dans la programmation subséquente de l’Opéra de Montréal.

Fortement ovationné, à la fois pour son programme audacieux et son timbre puissant, le seul ténor de cette finale, le Sud-Coréen Junho Hwang a entre autres livré l’air de Rodolfo de La bohème « Che geliba manina » avec un caractère incarné et un impressionnant contre-ut ainsi que l’air « Il était une fois à la cour d’Eisenach » fameux numéro des Contes d’Hoffmann plein d’espièglerie. Il s’est mérité la deuxième prix Pierre-Péladeau et Raymonde-Chopin d’une valeur de 25 000 $, comprenant un Prix en argent de 15 000 $ offert en partenariat avec Québecor et une bourse de développement de carrière Joseph-Rouleau d’une valeur de 10 000 $ offerte en partenariat avec la Fondation Azrieli.

Theodore Platt, baryton originaire du Royaume-Uni s’est quant a lui vu décerné le troisième prix comprenant un montant en argent de 10 000 $ offert en partenariat avec Stingray Classica et une bourse de développement de carrière Joseph-Rouleau d’une valeur de 10 000 $ offert en partenariat avec la Fondation Azrieli, pour un total de 20 000$.

Notons que Platt a été celui chez qui on pouvait déceler et un programme conçu de manière organique. Après « O vin dissipe la tristesse » du Hamlet d’Ambroise Thomas, il a enchainé avec une œuvre pour orchestre «  Ich atmet’einen linden Duft » extrait du cycle Rückert-Lieder de Gustav Mahler. Cette délicate mélodie a offert un moment de plénitude et de calme avant d’interpréter la très exigeante chanson d’amour « Ja vas lyublyu » (Je t’aime) extrait de l’opéra Pique Dame de Tchaïkovski. 

Comparable à Fleuranne Brockway  en termes de présence scénique, la soprano russe Julia Muzychenko-Greenhalgh, à offert un programme avec des traits virtuoses qui mettaient en valeur son agilité vocale, notamment dans l’air de Marfa « Ivan Sergeich, khochesh’, v sad poydyom? » tirée de La Fiancée du Tsar de Rimski-Korsakov ou encore le fameux Sempre Libera de La traviata de Verdi. Elle s’est cependant battue à un certain moment, surtout dans les passages le plus aigus, avec une certaine tension dans la voix. Ceci ne l’ a pas empêché de bien performer, mais a certainement freiné son potentiel expressif. Yewon Han de la Corée-du-Sud c’est quant à elle illustré dans une fine exécution de « Chacun le sait, chacun le dit » de La Fille du régiment de Donizetti, « Una voce poco fa » d’Il barbiere di Siviglia Rossini et « Ah! non credea mirarti » de La sonnambula de Bellini.

Malgré des performances honorables, les deux sopranos n’ont pas été retenus au classement final. Elles ont chacune reçu une bourse de 3000$.

Parmi les prix spéciaux à avoir été remis lors de cette soirée, la soprano française Fanny Soyer s’est vue octroyé le Prix du public ICI Musique d’une valeur de 5000$ ainsi que le Prix de la Résidence UdeM-McGill en piano -art vocal d’une valeur de 7500$. Avec ce prix, la jeune chanteuse sera amenée à travailler avec six jeunes étudiant·es de ce programme en accompagnement d’art vocal, en plus de présenter un récital dans le cadre de la résidence.

La soprano canadienne Arianne Cossette s’est quant à elle vu remettre le Prix André-Bourbeau de la meilleure artiste canadienne d’une valeur de 5 000 $ ainsi que le Prix de l’Observatoire québécois d’art lyrique d’une valeur de 1 000 $.

Le jury international.qui a évalué les performances de chacun est chacune des concurrents·es durant ces onze jours de concours était composé de membres reconnus mondialement pour leur expertise et leur expérience : Harolyn Blackwell, Iain Burnside, Étienne Dupuis, Anthony Freud, Roberto Mauro, Christina Scheppelmann et Delores Ziegler. Il était présidé par la soprano canadienne Adrianne Pieczonka.

Après une édition Voix 2025 haute en couleur, l’invitation est déjà lancée par le dynamique duo qu’est Chantal Poulin et Shira Gilbert, respectivement directrice générale et directrice artistique du CMIM, pour la prochaine édition 2026 qui sera dédiée au violon. La semaine du 27 mai au 4 juin 2026 est, assurément, déjà inscrite à notre agenda.

crédit photo : Tam Photography

Tout le contenu 360

Virée classique 2025 | Symphonie (participative) de la Virée, pour et par notre communauté

Virée classique 2025 | Symphonie (participative) de la Virée, pour et par notre communauté

Virée classique | Il danse avec les animaux

Virée classique | Il danse avec les animaux

Virée classique | Musique d‘une vie, marquée par la jeunesse

Virée classique | Musique d‘une vie, marquée par la jeunesse

Virée classique | Helmchen/Hecker : Un audacieux voyage de la lumière aux ténèbres

Virée classique | Helmchen/Hecker : Un audacieux voyage de la lumière aux ténèbres

Virée classique | Impro à l’OSM ! André Moisan la pratique

Virée classique | Impro à l’OSM ! André Moisan la pratique

Virée classique 2025 | Beth Taylor chante la nature et l’amour

Virée classique 2025 | Beth Taylor chante la nature et l’amour

Virée classique | Au tour de Godwin Friesen de briller à la Virée

Virée classique | Au tour de Godwin Friesen de briller à la Virée

Virée classique | Andrew Wan et ses jeunes collègues au service de Piazzolla et Grieg

Virée classique | Andrew Wan et ses jeunes collègues au service de Piazzolla et Grieg

Virée classique | Les Planètes de Holst :  séduisant dans un espace intersidéral… pas tout à fait silencieux

Virée classique | Les Planètes de Holst : séduisant dans un espace intersidéral… pas tout à fait silencieux

Virée classique | Orchestre de cuivres Griffon : de l’Écosse à l’Italie

Virée classique | Orchestre de cuivres Griffon : de l’Écosse à l’Italie

Afrikan : un tout nouveau festival de musique et culture d’Afrique est lancé

Afrikan : un tout nouveau festival de musique et culture d’Afrique est lancé

Domaine Forget 2025 | Le Winterreise de Schubert dans les doigts et dans la voix de Rachel Fenlon

Domaine Forget 2025 | Le Winterreise de Schubert dans les doigts et dans la voix de Rachel Fenlon

Virée classique 2025 | Composer pour l’octobasse: un défi de taille?

Virée classique 2025 | Composer pour l’octobasse: un défi de taille?

Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS): la diversité d’aujourd’hui, bien au-delà des folkores 

Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS): la diversité d’aujourd’hui, bien au-delà des folkores 

Virée classique| Le pianiste Martin Helmchen : passion et intensité jusqu’au bout des doigts

Virée classique| Le pianiste Martin Helmchen : passion et intensité jusqu’au bout des doigts

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

Virée classique | Le coup d’envoi au Stade olympique, plus qu’un buffet populaire

Virée classique | Le coup d’envoi au Stade olympique, plus qu’un buffet populaire

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Vendredi sur Mer – Malabar Princess

Vendredi sur Mer – Malabar Princess

Tommy Crane/David Binney – The Isle

Tommy Crane/David Binney – The Isle

Présence autochtone | Forestare : la force tranquille de la musique et des valeurs

Présence autochtone | Forestare : la force tranquille de la musique et des valeurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Inscrivez-vous à l'infolettre