POP Montréal | Gayance a le vent en poupe

Entrevue réalisée par Alain Brunet
Genres et styles : afro-house / afro-tech / électronique / footwork / UK garage

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Sélectionnée sur la courte liste du Prix Polaris 2023, Gayance, alias Aisha Vertus, a lancé Mascarade en mars dernier avec les résultats que l’on sait. Transplantée à Amsterdam depuis peu, la Montréalaise poursuit sa transhumance qui l’a menée régulièrement en Europe  et au Brésil. Mais, vu les célébrations récentes autour du Prix Polaris où elle a offert une solide performance, et Pop Montréal où elle se produit ce dimanche, un séjour au pays s’imposait, question de récolter les fruits d’un travail de plus en plus inspiré. Inutile d’ajouter qu’une interview s’impose itou ! Voici notre entretien avec notre Aisha Vertus, dont le projet Gayance a le vent en poupe.

PAN M 360 : Comment ce nouveau cycle s’est-il amorcé?

Aisha Vertus : En 2020, il y a eu la pandémie. J’étais au Brésil, installée dans le quartier Vila Magdalena à Sao Paulo. Je voulais pas revenir! Mais je suis rentrée au Québec. J’ai fait de la recherche sur des émissions de télé, j’ai été commissaire d’œuvres pour des expositions  J’ai été vraiment occupée à faire toutes sortes de choses. Puis en parallèle, ma façon de tout sortir de mes émotions, c’était de faire de la musique.

J’ai commencé en novembre 2020 l’album Mascarade sans vraiment savoir que je commençais quelque chose de plus important, le EP est sorti un an plus tard, en octobre 2021, No Toning Down qui était une sorte d’esquisse. 

PAN M 360 : Quel est ton gear en studio?

Aisha Vertus : Ableton,  MK3 et Arturia Minilab. J’ai fait la démo dans mon appart à Parc-Ex, qui ensuite s’est transformée progressivement. À la résidence du PHI à Sainte-Adèle, des musiciens sont venus m’accompagner et jouer les maquettes imaginées chez moi, nous avons ajouté le côté  blues et rock. Et j’ai complété à Amsterdam. J’ai eu envie de faire ça jusqu’au maximum, alors on a fait un court- métrage qui est réalisé par Maëlys Poir le Sort. On s’est rendu jusqu’au Young Directors Awards à Cannes.

PAN M 360 : Après la pandémie, tu t’es remise à  voyager?

Aisha Vertus : Oh oui. Le printemps est arrivé, j’ai commencé à beaucoup tourner en Europe. Je faisais beaucoup d’allers-retours, ça a commencé à être vraiment intense. Un mois en Europe, un mois ici, un mois en Europe, un mois ici. Finalement, à la fin de ma tournée en Europe, tout était aligné, j’ai trouvé un emploi dans un magasin de disques à Amsterdam, j’ai aussi trouvé des charges de cours au club The School pour y enseigner le Djisme. Très rapidement, je me suis installée à Amsterdam. Je comprends de mieux en mieux le hollandais, j’ai aussi des amis qui viennent du Surinam et du Maroc.

PAN M 360 : En musique, comment les branches de ton arbre ont-elles poussé? 

Aisha Vertus : Je suis DJ, je ne considère pas les genres comme un musicien peux le faire. Un style pour moi , c’est vraiment une couleur, un mood que certains genres peuvent apporter.  De cette manière, j’ai vraiment essayé de jouer avec les styles dans l’album, afin de raconter une histoire.

PAN M 360 : Des exemples ?

Aisha Vertus : Lord have Mercy est une chanson vraiment mielleuse, R&B, qui parle d’une petite histoire coquine qui s’est passée à Berlin. J’avais envie de ne pas faire comme on le fait à Berlin, c’est-à-dire en techno. J’avais plutôt envie d’un mood langoureux, j’ai opté pour le R&B.  Mascarade, la chanson-titre, , c’est une chanson quand même revendicatrice dans un certain sens. Il y a une certaine tristesse aussi, donc pourquoi pas le blues ? 

Moon Rising, c’est aussi une célébration de soi. C’est la renaissance, la transformation. Je me suis dit pourquoi pas house ?

PAN M 360 : Les couleurs stylistiques sont variées, donc. Pas vraiment de musique haïtienne, celle de tes parents?

Aisha Vertus : Pas vraiment, pas tant. Le hip-hop est une influence mais  je dirais que dans mon travail, il y a beaucoup de musique électronique. C’est ça la base. On pourrait dire le broken beat anglais de West London, le UK Garage, le footwork de Chicago, l’afro-ctech aussi. J’avais envie de vraiment toucher toutes ces cordes-là de musique électronique. Même quand je mixe beaucoup de broken beat, je mixe beaucoup de house très new-yorkais, soulful, tout ça.  Et oui, j’aime beaucoup la musique British, j’ai fréquenté récemment les musiciens de Ko Ko Ko, Ezra Collective et le guitariste Oscar Jerome avec qui j’ai fait des shows en Europe.

PAN M 360: Formidable. Bravo, bonne continuation et bon concert à Pop MTL !

GAYANCE SE PRODUIT À L’ENTREPÔT 77 , DIMANCHE 18 H. INFOS ICI


Aisha Vertus: Merci !

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