alt-pop / R&B

M pour Montréal : Claudia Bouvette + Naomi + myst milano. + DJPyromane

par Rédaction PAN M 360

Portes: 19h00
Spectacle: 20h00
myst milano. (20h)
Naomi (21h)
Claudia Bouvette (22h)

Doors: 7pm
Show: 8pm
myst milano. (8pm)
Naomi (9pm)
Claudia Bouvette (10pm)

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alt-folk / Indie

M pour Montréal : Rosier + Bye Parula

par Rédaction PAN M 360

Portes : 21h00
Spectacle: 22:15
Rosier (22:15)
Bye Parula (23:00)

Doors: 9 pm
Show : 10:15 pm
Rosier (10:15pm)
Bye Parula (11pm)

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folk / pop / Pop indé

Coup de coeur francophone : soirée Wallonie-Bruxelles | Pierre de Maere, Noé Preszow, Alice on the Roof, Saule et Charles

par Rédaction PAN M 360

Pierre de Maere

Pierre de Maere, la nouvelle révélation venue de Belgique, poursuit son ascension. Les hostilités sont lancées en 2022 avec la sortie de son premier EP “Regrets”. Porté par une couverture médiatique et populaire fulgurante, le succès de son single d’or « Un jour je marierai un ange », des scènes remarquées en France et en Belgique, Pierre de Maere ne cesse de nous surprendre et de relever les défis.

Pierre de Maere, the new revelation from Belgium, continues his ascent. Hostilities kicked off in 2022 with the release of his debut EP “Regrets”. Buoyed by dazzling popular and media coverage, the success of his golden single “Un jour je marierai un ange” (One day I’ll marry an angel), and a string of high-profile performances in France and Belgium, Pierre de Maere never ceases to surprise and challenge.

Noé Preszow

Sur la route de la chanson depuis son plus jeune âge, Noé Preszow (prononcer Prèchof), bruxellois aux origines multiples, est un auteur-compositeur-interprète de 29 ans. Au coeur d’une époque qui réclame positionnement fluide et lisibilité permanente, il est fait de ceci et de cela : de pop immédiate et de poésie énigmatique, de discrétion et de lyrisme.

Noé Preszow (pronounced Prèchof), a 29-year-old singer-songwriter from Brussels, has been on the songwriting trail since he was very young. At the heart of an age that demands fluid positioning and permanent readability, he’s made of this and that: immediate pop and enigmatic poetry, discretion and lyricism.

Alice on the Roof

La chanteuse pop belge Alice on the Roof, ancienne participante de The Voice Belgique, cultive sa différence avec un style musical entre pop planante et électro dansante.

Belgian pop singer Alice on the Roof, a former contestant on The Voice Belgium, cultivates her own distinctive musical style, somewhere between soaring pop and danceable electro.

Saule

Saule est un chanteur et un musicien évoluant dans un univers entre folk, blues et rock. Son père est belge, sa mère d’origine sicilienne. Il grandit au rythme de sons différents, de Frank Zappa à Georges Brassens.

Saule is a singer and musician who moves between folk, blues and rock. His father is Belgian, his mother Sicilian. He grew up to the rhythm of different sounds, from Frank Zappa to Georges Brassens.

Charles

Charlotte Foret, mieux connue sous le pseudonyme de Charles, est une auteure-compositrice-interprète belge, née en 2001. Elle est originaire de Braine-le-Château. Gagnante de la huitième saison de l’émission The Voice Belgique, son premier single Wasted Time sort en 2020.

Charlotte Foret, better known under the pseudonym Charles, is a Belgian singer-songwriter, born in 2001. She hails from Braine-le-Château. Winner of the eighth season of The Voice Belgique, her first single Wasted Time was released in 2020.

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DJ set / rock

Coup de coeur francophone : Les Dévadés et Geneviève Borne – DJ set

par Rédaction PAN M 360

Les Dévadés
Avec la parution du seul album qu’ils n’auront jamais produit et un retour sur scène pour un ultime spectacle, aussi inespéré que cela puisse l’être, le légendaire groupe Les Dévadés, dont la carrière fut brutalement interrompue voilà déjà 38 ans, ressuscite de ses cendres. En réalité, il ressuscite plutôt dans l’imagination fertile des deux compères fort connus de la scène musicale québécoise :  Éric Goulet et Luc De Larochellière. En imaginant la vie d’un groupe qui aurait pu être mais qui n’a jamais été, nos deux larrons esquissent le récit de ce qu’aurait été la suite s’ils n’avaient pas poursuivi leur chemin en solo. Prestations électrisantes, confidences touchantes, projections rétro et témoignages sentis de plusieurs fans de l’époque seront au menu de ces retrouvailles que vous ne voudrez certainement pas manquer.

With the release of the only album they will ever produce, and a return to the stage for a final show, as unexpected as it may be, the legendary group Les Dévadés, whose career was brutally interrupted 38 years ago, has risen from the ashes. In fact, they have risen from the ashes in the fertile imaginations of two of Quebec’s best-known songwriters: Éric Goulet and Luc De Larochellière. By imagining the life of a band that could have been but never was, our two thieves sketch the story of what would have been had they not gone their separate ways. Electrifying performances, touching confidences, retro projections and heartfelt testimonials from many fans of the time will be on the menu of this reunion you won’t want to miss.

Geneviève Borne – DJ set

Parmi les nombreux talents qui ont contribué à faire fleurir sa carrière d’animatrice depuis son entrée à Musique Plus en 1992, c’est celui de DJ que Geneviève Borne mettra à contribution lors d’une soirée au Lion d’Or qui marquera le « retour » sur scène tant attendu du groupe Les Dévadés. Celle pour qui la musique n’a plus aucun secret offrira un DJ set en ouverture de ce moment de réjouissances. Atmosphère, atmosphère !

Among the many talents that have helped her career as a presenter flourish since she joined Musique Plus in 1992, it’s her talent as a DJ that Geneviève Borne will be putting to good use during an evening at the Lion d’Or that will mark the long-awaited “return” to the stage of the group Les Dévadés. The woman for whom music holds no secrets will open the evening with a DJ set. Atmosphere, atmosphere!

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folk-rock / indie folk / psychédélique

Coup de coeur francophone : Minou et Jonquille

par Rédaction PAN M 360

Minou

Minou, alias Dominique Plante, est un multitalentueux discret qui se révèle en solo avec un son indie-folk psychédélique. Son spectacle, à la fois minimaliste et polychrome, invite le public à écouter attentivement les nuances et secrets de ses compositions. Celui qu’on peut voir comme musicien accompagnateur, notamment auprès d’Ariane Roy et dans la tournée Le Roy, la Rose et le Lou[p], s’impose comme une voix innovante dans le paysage musical. Pour une explosion de talent.

Minou, a.k.a. Dominique Plante, is a discreet multi-talent who reveals himself as a solo artist with a psychedelic indie-folk sound. His show, both minimalist and polychromatic, invites the audience to listen attentively to the nuances and secrets of his compositions. This musician, who can be seen accompanying Ariane Roy and on the Le Roy, la Rose et le Lou[p] tour, has established himself as an innovative voice on the musical landscape. An explosion of talent.

Jonquille

Choriste pour plusieurs artistes dont Alex Burger, LUMIÈRE et Virginie B, c’est sous le nom de Jonquille que Mathilde Joncas, également autrice-compositrice-interprète et claviériste, a développé son projet solo qu’elle présente sur la scène de l’esco. Sensible à la mélancolie de l’adolescence, ses textes enrobés d’un folk-rock assumé évoquent notamment l’amour, le désir et la passion. Comme quoi les jonquilles ne fleurissent pas qu’au printemps.

Singer-songwriter for several artists including Alex Burger, LUMIÈRE and Virginie B, Mathilde Joncas, also a singer-songwriter and keyboardist, developed her solo project under the name Jonquille, which she presents on the esco stage. Sensitive to the melancholy of adolescence, her folk-rock lyrics evoke love, desire and passion. Proof that daffodils don’t just bloom in spring.

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Brésil / samba

Jorge Aragão n’a pas déçu les Montréalais

par Sandra Gasana

Jorge Aragão a peut-être quelques années de moins que Marcos Valles, qui était également de passage à Montréal cette semaine, mais il est tout aussi populaire auprès des Brésiliens de Montréal, voire plus. Accompagné de ses sept musiciens, dont une femme qui semble être directrice musicale, il a charmé les Montréalais malgré le retard important avant le début du spectacle. Mais à peine a-t-il fredonné ses premières notes, encore dans les coulisses, que la frustration s’est transformée en excitation, accompagnée de cris, pour accueillir ce géant de la samba et du pagode.

Un pandeiro, une guitare, un surdo, plusieurs tambours, une batterie et un cavaquinho, voici les instruments qui l’accompagnaient alors qu’il se contentait de chanter avec sa voix grave reconnaissable. Tout vêtu de noir, il s’adresse à la foule : « Je vais chanter de très vieilles chansons ce soir ». Il commence par le classique Eu e você sempre, et c’est parti pour les cellulaires sortis et la foule entière qui chante à l’unisson. Sa voix est toujours aussi reconnaissable mais on sent qu’elle perd un peu de sa vigueur. Et sans transition, il enchaine avec un autre classique Lucidez, qu’il a joué en live avec son ancien groupe Fundo de Quintal, dont il est l’un des membres fondateurs. Ont suivi Novos tempos, De Sampa a São Luis, pour ne nommer que ceux-là.

Il avait une machine devant lui, sur laquelle il tapait par moments, tout en faisant quelques pas de danse mais en toute subtilité. Il a aussi parfois tendance à mimer ses paroles, prenant le temps de connecter avec son audience qui est en admiration.
Une bonne amie brésilienne était en larmes durant certaines chansons, tellement la saudade (la nostalgie made in Brazil) était omniprésente au National.

« À présent, je vais vous chanter de la samba », nous annonce-t-il, avant Malandro, qui a connu un succès phénoménal notamment grâce à Elza Soares, qui l’a popularisé. En effet, en plus d’être chanteur et multi-instrumentiste, Jorge Aragão est également compositeur et parolier.

Il invite le public à frapper des mains sur certaines morceaux pour qu’il contribue à l’ambiance festive. La recette magique de ce grand artiste est bien son talent à raconter des histoires de la vie quotidienne, avec une touche romantique, sur des rythmes rapides ou lents, selon le cas.

Après une heure debout sur la scène, il a demandé une chaise, la fatigue se faisant ressentir. Et c’était propice pour le morceau qui allait suivre, beaucoup plus calme mais sur lequel on pouvait danser à deux.

Il a poursuivi son enchainement de succès tels que Loucuras de uma paixão, Feitio de paixão, Doce amizade ou encore Conselho, une de mes préférées.

On n’a pas eu droit à un rappel cependant on a eu droit à un retour sur scène de la talentueuse danseuse de samba, Daniela Castro. Cette dernière avait fait quelques pas de danse durant la première partie, qui était assurée par Roda de Samba Sem Fim. Ce qui nous avait mis dans les bonnes conditions pour accueillir ce géant de la musique brésilienne.

Crédit photo: Monica Kobayashi

art punk / new wave / rock

Coup de coeur francophone : zouz, La Sécurité et René Lussier

par Rédaction PAN M 360

zouz

Le groupe zouz, c’est le terrain de jeu musical de David Marchand (voix et guitare), Étienne Dupré (basse) et Francis Ledoux (batterie). Un espace effervescent qui pave la voie à une exploration libre et imprévisible. Le power trio donne naissance à des compositions riches et incisives. Sur scène, épaulé par la choriste Shaina Hayes, zouz offre sans répits ni artifices des performances enlevantes tenant le public en haleine à chaque instant. Pour une expérience rock remplie d’audace.

zouz is the musical playground of David Marchand (vocals and guitar), Étienne Dupré (bass) and Francis Ledoux (drums). An effervescent space that paves the way for free, unpredictable exploration. The power trio gives birth to rich, incisive compositions. Backed up on stage by backing vocalist Shaina Hayes, zouz delivers relentless, unpretentious performances that keep audiences on the edge of their seats at all times. A daring rock experience.

La Sécurité

Le collectif d’art punk montréalais La Sécurité s’avère toujours frénétique et enivrant. Mélange irrésistible de rythmes sautillants et de mélodies minimalistes, sa musique évoque une immersion dans l’énergie nocturne de la métropole. Assemblant le punk, le new wave et le krautrock, le groupe qui s’est démarqué avec l’album Stay Safe! en 2023, prône l’autonomisation et célèbre la tolérance à travers des paroles engagées. Pour vivre la symbiose entre poésie mystérieuse et créativité débridée.

Montreal’s punk art collective La Sécurité is always frenetic and intoxicating. An irresistible blend of bouncy rhythms and minimalist melodies, their music evokes an immersion in the nocturnal energy of the metropolis. Blending punk, new wave and krautrock, the band, which made its mark with the 2023 album Stay Safe!, advocates empowerment and celebrates tolerance through committed lyrics. Experience the symbiosis of mysterious poetry and unbridled creativity.

René Lussier

Figure emblématique de la musique actuelle, René Lussier offre un spectacle sans frontières ni étiquettes. Fort de 50 ans de carrière et de 25 albums indépendants, il navigue brillamment à travers différents terrains sonores avec son complice, le batteur Robbie Kuster. Ensemble, ils alternent compositions et improvisations, offrant une expérience unique à chaque performance. Pour une leçon de liberté d’expression.

An emblematic figure in today’s music scene, René Lussier offers a show without borders or labels. With a 50-year career and 25 independent albums to his credit, he navigates brilliantly through different sonic terrains with his accomplice, drummer Robbie Kuster. Together, they alternate compositions and improvisations, offering a unique experience with each performance. A lesson in freedom of expression.

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musique actuelle / Musique contemporaine

QMP 2024 | Conjuguer intensité et intimité

par Alexandre Villemaire

Récidive de plateau double le 5 octobre à La Chapelle dans la programmation de Québec Musiques Parallèles. En première partie, le duo d’artistes composé de Chantale Boulianne et Sara Létourneau présentait pour une deuxième soirée leur œuvre performative Ce qui reste quand la peau se détache du corps, dont nous avons pu apprécier personnellement la teneur et le rendu la veille. (Voir notre critique ici)

La deuxième partie de la soirée au retour était assurée par les membres du groupe E27, ensemble et organisme de création basé à Québec. Fondé en 1999 par Patrick Saint-Denis, Alexis Lemay et Yannick Plamondon, l’organisme œuvre depuis 25 ans à la découverte, à la création et à la diffusion de la musique nouvelle au Québec et notamment dans la région de la capitale nationale, se taillant ainsi une place durable dans l’écosystème des musiques de créations. Les visites de l’ensemble sont pour autant peu fréquentes dans la métropole. Une initiative comme celle de QMP qui encourage la diffusion des genres et l’échange des protagonistes, comme le soulignait Alain Brunet dans une récente entrevue avec Isabelle Bozzini, est donc tout à fait à propos et bienvenue pour la libre circulation et le partage des univers musicaux.

L’œuvre qui était au programme était une pièce de Pierre-Yves Martel, Chance Variations, créée en 2023 par E27. La pièce comporte un effectif relativement hétéroclite : une viole de gambe, avec Martel lui-même comme interprète, un vibraphone joué par Raphaël Guay – qui est aussi le directeur artistique d’E27 – et une clarinette basse jouée par Mélanie Bourassa. L’œuvre « intègre des procédures aléatoires et explore la notion de répétition à travers des cellules mélodiques superposées qui évoluent progressivement au fil du temps ». Un peu comme l’œuvre de Davachi la veille, la notion de temps et de son élasticité est présente dans l’œuvre de Martel et offre, après l’intensité sensorielle et visuelle de la performance de Létourneau et Boulianne, un moment d’apesanteur et de flottement serein pour l’auditeur. Le jeu des textures était cependant plus varié et la forme beaucoup plus active. 

Évoluant dans une structure où la forme et la sélection des notes ont été déterminées au hasard (à l’aide de dés) et où les rythmes, les séquences de notes et les registres ont été construits librement, les interprètes s’échangent les notes de basse pour soutenir une harmonie aléatoire où les différentes constituantes créent un jeu entre les hauteurs et les timbres des instruments. Au fil de la pièce, des instants de dissonances deviennent perceptibles, principalement en provenant des cordes, qui créent un léger élément de tension, tandis que la clarinette et le vibraphone sont imperturbables. Des points d’ancrage tonaux où les timbres des instruments se rencontrent et créent une sorte de saturation sonore par les harmoniques d’une douce intensité. Il se dégage ainsi de la pièce un caractère méditatif et profondément introspectif, mais qui continue à capter notre attention.

Constituer un plateau double est toujours un jeu d’équilibriste entre créer de la variété et de la découverte et pour autant opposer un trop grand déséquilibre stylistique entre les parties. La programmation montréalaise de QMP est très juste à ce titre en proposant œuvres complexes et œuvres aux caractères plus intimes. Il faudra cependant prendre garde à ce que l’on ne tombe pas dans une opposition stylistique trop marquée, question de garder active l’attention de l’auditeur.

crédit photo: Alexandre Villemaire

musique actuelle / musique contemporaine

QMP | L’art de faire musique dans Ce qui reste quand la peau se détache du corps

par Alexandre Villemaire

« Décloisonner les genres et provoquer les rencontres. » C’est ainsi qu’Isabelle Bozzini a introduit la première soirée de trois concerts à Montréal de la quatrième édition de Québec Musiques Parallèles (QMP), festival décentralisé de musique contemporaine dont la programmation éclatée est répartie à travers plusieurs villes du Québec ainsi qu’au Nouveau-Brunswick. Cette première soirée présentait un plateau double avec l’œuvre performative Ce qui reste quand la peau se détache du corps de Sara Létourneau et Chantale Boulianne et le Long Gradus de Sara Davachi interprété par le Quatuor Bozzini (Isabelle Bozzini, violoncelle; Stéphanie Bozzini, alto; Clemens Merkel et Alissa Cheung, violons). La rencontre des genres était effectivement au rendez-vous avec deux oeuvres au format très différent.

Dernier né d’une collaboration initiée entre Davachi et le quatuor en 2020 dans le cadre du Composer’s Kitchen, la résidence de création professionnelle du quatuor destinée à des compositeurs de la relève. L’œuvre de Davachi joue sur la notion de temps et de son élasticité.  Formée de quatre parties, la pièce se développe par une succession lente et soutenue de notes qui créent un effet de suspension auréolé d’accords carentiels qui sont joués. Il n’y a point de grande virtuosité acrobatique dans cette œuvre, mais une endurance et une maîtrise technique forte pour contrôler l’égalité du flux sonore et faire évoluer les différentes hauteurs. L’atmosphère intensément méditative tranchait de manière dramatique – un peu trop peut-être d’ailleurs – avec la performance de Létourneau et Boulianne en première partie.

Dès que l’on entre dans la salle du Théâtre La Chapelle, nous pénétrons dans l’univers des créatrices, avec une scénographie dense sur scène : deux arches en bois, des ampoules suspendues, diverses structures aux formes variées et une console de sons nous accueillent. Spectacle à la croisée des chemins entre la performance, l’art sonore et les dispositifs scéniques, l’œuvre est un parcours où différents tableaux se déploient sous nos yeux et nos oreilles. Le spectacle joue sur la thématique de la corporalité, des angoisses, de la vie, de la mort en mettant en scène un environnement sonore, mais surtout, les instruments, uniques et surdimensionnés confectionnés par le duo d’artistes. Au fil de la prestation de 75 min, les artistes dévoilent des tableaux musicaux qui mettent en scène des instruments de leur confection qui rivalisent d’ingéniosité, de symbolisme.

Un soufflet géant – confectionné suite à un atelier de formation avec un facteur d’accordéon –, qui crée du vent et fait vibrer des mobiles de métal, une basse contre-poids dont la hauteur du son est déterminée par la masse qu’on y applique, le rond-koto, sont parmi les quelques éléments qui jalonnent la structure de l’œuvre, le tout amplifié et magnifié par les jeux d’éclairages et par les traitements sonores qui envahissent l’espace. On se laisse ainsi emporter et on est happé par la performance, impatient de découvrir quel nouvel instrument va émerger de l’espace, quel son il produira et par quel moyen. Un des moments les plus forts de la performance survient quand les deux artistes se livrent à un numéro de lutherie sous nos yeux et confectionnent un immense instrument appuyé par une trame sonore au rythme mécanique.

Au fil du déroulement de la performance, le terme musicking ou « musiquer » du musicologue Christopher Small (1927-2011) nous est venu en tête. En résumé, pour Small, la musique n’est pas un nom, mais un verbe. Ce terme implique que la performance est un élément central dans l’expérience musicale et l’action de performer inclut aussi bien les artistes que le public. Chaque élément de la confection des instruments, à l’intermédialité de la démarche artistique, le bruit des pas, la théâtralité des gestes et des propos, les billes qui tombent et roulent de manière aléatoire, allumer une lumière, se déplacer, les réactions du public : tous ces éléments constitutifs sont constitutifs de l’œuvre et sont musique. C’est ce qui la rend unique et accessible.

Alors, qu’est-ce qui reste quand la peau se détache du corps? Une œuvre complète, captivante, mais surtout une performance-expérience qui ne peut uniquement être décrite en mots, mais qui doit être entendue, vécue et vue.

crédit photo: Le Vivier

improvisation libre / Indie / musique contemporaine

FLUX | Le violoncelle intime et intense de Lori Goldston

par Frédéric Cardin

Vous l’avez peut-être entendue aux côtés de David Byrne, Terry Riley, Malcolm Goldstein, Natasha Atlas, Threnody Ensemble ou Nirvana lors du célèbre concert Unplugged en 1993. Elle s’appelle Lori Goldston et compose/improvise, enseigne, écrit et milite pour une nouvelle façon de faire de la musique ‘’savante’’. La musicienne basée à Seattle était à la Sotterenea hier soir pour un concert qui affichait également le guitariste montréalais Stefan Christoff, l’autrice libano-palestino-québécoise Elissa Kayal et la chanteuse/harpiste Christelle Saint-Julien. Le concert faisait partie de la programmation du nouveau festival montréalais Flux, focalisé sur les musiques alternatives, d’allégeance classique contemporaine, improvisée, indie, rock, expérimentale, électro, etc. Écoutez d’ailleurs l’entrevue d’Alain Brunet avec l’un des initiateurs de l’événement, Peter Burton :

LES CONCERTS DE FLUX, INFOS ET BILLET

Il faudra repasser pour la performance de la pauvre Christelle Saint-Julien, minée par toutes sortes de problèmes techniques de sonorisation. Elle s’accompagne à la harpe (décidément, Montréal est un pôle mondial de harpistes ‘’indies’’!) avec une voix fragile qui est tout de même capable d’élans lyriques plus solides. Les moments forts de la soirée ont plutôt été assurés par, d’une part, Elissa Kayal qui a lut en intro de spectacle un texte puissant sur le déracinement, l’identité, et la misère de tout un peuple (palestinien). Des phrases percutantes telles ‘’La tristesse, je la pisse hors de moi!’’ ont assuré un premier contact émotionnellement puissant avec le programme de la soirée.

Lori Goldston elle-même s’est présentée avec son violoncelle et a entamé un tour de piste constitué de quelques pièces seulement, mais d’une conséquente longueur, toutes improvisées dans un langage plutôt modal qui s’élabore à peu près toujours dans la même tessiture d’environ deux octaves. À travers cette démarche en apparence assez simple, la technique classique ultra solide de l’artiste transparaît. Interchangeant les textures entre un archet généreux et du pizzicato volubile, Goldston nous invite musicalement dans un univers personnel viscéral et émotionnellement expansif. Cela dit, il n’y a rien d’abrasif ou agressif dans son style d’impro savante contemporaine. Plutôt une porte ouverte sur un intérieur vibrant d’intensité et, j’oserais dire, modernement romantique. 

Le guitariste Stefan Christoff s’est joint à Goldston pour la fin du concert. La rencontre du violoncelle lyrique et de la guitare électrique planante, éthérée, de Christoff a permis à la soirée de se terminer comme sur un coussin d’air méditatif. Très très beau. 

Dans le même esprit, je vous invite à découvrir ci-contre l’album A Radical Horizon de Goldston et Christoff, paru plus tôt cette année. Même si Christoff est au piano plutôt qu’à la guitare, vous y ressentirez sensiblement la même chose qu’hier soir.

Pour des infos sur le reste du festival Flux, consultez

LA BILLETTERIE EN LIGNE

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ENTREVUE D’ALAIN BRUNET AVEC LA LÉGENDE WADADA LEO SMITH, EN CONCERT POUR FLUX LE LUNDI 7 OCTOBRE

Afrique / Instrumental

Akwaba Trio au Balattou

par Rédaction PAN M 360

Le collectif Akwaba Trio fait un retour aux sources en revisitant les classiques chansons africaines à travers les styles et les époques. Dans une touche originale et festive, la musique instrumentale côtoie allègrement les riffs de guitare dans un hommage à Ali Farka.

The Akwaba Trio collective return to their roots, revisiting classic African songs across styles and eras. In an original and festive touch, instrumental music merrily rubs shoulders with guitar riffs in a tribute to Ali Farka.

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Ce contenu provient Club Balattou et est adapté par PAN M 360.

rock

Boubé au Balattou

par Rédaction PAN M 360

Boubé, avec ses rythmes des nomades berbères du Sahara central, a littéralement séduit le public comme les spécialistes lors de la dernière édition des Syli d’or de la musique du monde, où il est arrivé en 2e position.

Boubé, with its rhythms of the Berber nomads of the central Sahara, literally seduced audiences and specialists alike at the last edition of the Syli d’or de la musique du monde, where it came 2nd.

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