chant lyrique / classique occidental / opéra / opérette

Festival d’art vocal de Montréal 2024 | Une Chauve-Souris de haut vol pour l’ICAV

par Alexis Desrosiers-Michaud

Ce dernier week-end avait lieu, au Salon Richmond, le concert final de l’édition 2024 du Festival d’art vocal de Montréal de l’Institut d’art vocal du Canada (ICAV). Pour l’occasion, les jeunes chanteurs et chanteuses stagiaires de l’institut proposaient la version française de La Chauve-Souris de Johann Strauss II, intercalée par The Four-Note Opera de Tom Johnson. Nous y reviendrons.

La mise en scène signée Lorraine Pintal était très ingénieuse. Le Salon Richmond étant une ancienne église convertie en salle de concert, il n’y a évidemment pas de fosse et donc, l’Orchestre classique de Montréal, dirigé par Simon Rivard, était placé en fond de scène. Le terrain de jeu pour les chanteurs étant assez restreint, il n’y a pas de place non plus pour des décors. L’enceinte de l’église, avec ses hauts plafonds desquels pendent trois lustres imposants, contribuait cependant à plonger le spectateur dans l’atmosphère des salles de bal viennoises du XIXe siècle.

Il s’agissait là d’une belle utilisation de l’environnement et de l’espace pour pallier l’absence de décors. Lorraine Pintal a également eu la judicieuse idée d’ajouter un personnage de narrateur afin de donner du relief à l’environnement scénique imaginaire qui se développe devant le public. Toujours sur scène, ce personnage (excellent Ludovic Jean) à l’allure oscillant entre l’esthétique des films de Tim Burton et du Joker ne se contente pas de simplement nous situer dans l’espace, mais vit intensément chaque scène et la commente à sa manière. Même lorsqu’il n’était pas au premier plan, c’était amusant de le voir prendre un très malin plaisir à savourer les multiples malaises de cette histoire. 

Vocalement, c’est une distribution de très haute qualité à laquelle nous avons eu droit. Malgré le fait que le public était très près des chanteurs, nous n’avons aucune raison de douter que toute cette distribution se serait bien fait entendre dans une plus grande salle tant la projection et le coffre étaient au rendez-vous. La soprano Meghan Henry (Rosalinde) gagne des points en y allant avec finesse et retenue dans son air de la Czardas et elle a pu démontrer l’impressionnant contrôle de sa voix tout au long de l’après-midi. Les barytons Diego Valdez (Eisenstein) et Brian Alvarado (Dr. Falke) projettent beaucoup en solo, mais s’ajustent lorsqu’ils chantent dans les numéros d’ensemble. Mentionnons également l’assurance de Théo Raffin (le directeur de prison Frank) et de Maëlig Querré dans le rôle du Prince Orlovsky, un rôle qu’elle a déjà campé en 2023 dans la production de l’Université de Montréal. Malheureusement pour Natalia Perez Rodriguez (Adele) – qui possède une très bonne et solide voix claire – sa prononciation du français n’est pas maîtrisée au point que cela détonne avec le reste de la troupe et plombe sa prestation. Derrière, l’Orchestre reste vigoureux et discret, mais il y a parfois des décalages lors des numéros de groupe, malgré la présence d’une cheffe relayeuse en avant-scène.  

« Dans la tradition du grand bal royal, le Prince Orlovsky offre un moment de divertissement. Place au cadeau lyrique du Prince! Place au Four-Note Opera ! » C’est ainsi qu’est présentée l’œuvre de Tom Johnson, dans une mise en scène de Joshua Major. Cet anti-opéra composé d’uniquement quatre notes (lasi et mi) est une caricature de l’art opératique et se moque sans merci de tous les clichés et stéréotypes qui l’entoure. Les paroles décrivent soit le procédé musical en cours (« This duet is a set of variation on a simple melody ») ou encore les émotions que vivent les chanteurs, par exemple le stress de devoir chanter a capella et de terminer sans détonner. C’est absurde et assumé, et plusieurs numéros font mouche. Les quatre chanteurs principaux sont aussi excellents ; Mary Jane Egan (soprano) a l’occasion d’en mettre plein la vue avec des vocalises et Hannah Cole (contralto) se surpasse dans le numéro a capella cité plus haut et projette une belle résonance dans les graves. Quant à Sébastien Comtois, il épate avec un très bon contrôle des notes piano dans l’aigu. Enfin, le baryton Brian Alvarado (encore lui!) démontre des qualités athlétiques dans ses arias qui lui demandent énormément d’énergie. Bref, c’est sympathique et très drôle par moment, mais long pour un interlude, au point où on se dit à la fin : « Ah, c’est vrai, il faut terminer le programme principal. »

Le maillon faible de cette production est sans contredit les surtitres français. Disposés sur quatre écrans installés de chaque côté de la scène, ceux-ci étaient souvent en retard sur l’action et les mots écrits n’étaient pas toujours les mêmes que ceux prononcés par les chanteurs. Le plus gênant, cependant, était les fautes d’orthographe et d’accords des participes passés qui se glissaient ici et là, quand ils ne disparaissent pas totalement à la fin du Four-Note Opera.

crédit photo: Baptiste Jehl

folk

Présence Autochtone: Mimi O’bonsawin

par Rédaction PAN M 360

Mimi O’Bonsawin est une chanteuse compositrice contemporaine de folk et roots qui provient du nord de l’Ontario. A travers ses rythmes originales et ses chansons raconteuses, Mimi rend hommage à a la beauté de la nature, tout en puisant de ses racines franco-ontariennes et Abénaki. Dans sa musique, la forêt interpelle avec les mélodies enivrantes et les paroles introspectives. La qualité éthérée de sa musique avec des trames de percussion ponctuées d’harmonies étonnantes mais enchanteurs qui te permettent de vivre sa musique et non seulement l’entendre.

Mimi O’Bonsawin is a contemporary folk and roots singer-songwriter from Northern Ontario. Through her original rhythms and storytelling songs, Mimi pays tribute to the beauty of nature, while drawing on her Franco-Ontarian and Abenaki roots. In her music, the forest beckons with intoxicating melodies and introspective lyrics. The ethereal quality of his music, with percussion patterns punctuated by surprising but enchanting harmonies, lets you experience his music, not just hear it.

CET ÉVÉNEMENT EST GRATUIT

Ce contenu provient de Présence Autochtone et est adapté par PAN M 360.

jazz

Présence Autochtone: Backwater Township

par Rédaction PAN M 360

Backwater Township est un projet qui a commencé à Montréal en 2018 avec la vision de défier un genre musical teinté par l’élitisme intellectuel et le contrôle. Backwater Township n’est pas un groupe de musique, mais plutôt un collectif d’inadaptés et d’aberrants qui tentent de se tailler une place dans la scène musicale jazz.

Fondé par Corey Thomas (basse et compositeur) en 2018, le projet a commencé entant que moyen pour performer des compositions originales, ainsi que pour créer des arrangements musicaux d’anciens musiciens de jazz autochtones. Cela étant dans le but de préserver et de donner une meilleure représentation aux œuvres qui l’ont inspiré à travers son propre parcours musical.

Backwater Township a enregistré son premier EP en 2018 et a sorti son album de suivi, simplement intitulé Backwater Township II, en Novembre 2022. Le groupe a performé dans le cadre de plusieurs festivals, dont le Festival Présence autochtone (2019, 2020), le Festival International de Jazz de Montréal (2019) et Sunset on Sumerled (2019). Festival Jazz et Blues Saguenay (2023) La musique et la présence de Backwater Township ont permis la nomination du meneur de groupe Corey Thomas pour le prix Oliver Jones en 2019.

La musique de Backwater Township a été présentée dans les principales émissions de radio de CBC, telles que Minotan et l’émission Saturday Night Jazz, et a été incluse dans d’importantes listes de lecture organisées par Spotify, telles que Fresh Finds Jazz et The Jazz Collection.

En plus de travailler sur leur nouvel album, ils continuent de jouer de la musique devant des foules vibrantes et animées tout en affinant leurs compétences pour offrir non seulement de la bonne musique, mais aussi une expérience mémorable.

Backwater Township is a project that began in Montreal in 2018 with the vision of challenging a musical genre tinged with intellectual elitism and control. Backwater Township is not a band, but rather a collective of misfits and outliers trying to carve out a place for themselves in the jazz music scene.

Founded by Corey Thomas (bass and composer) in 2018, the project began as a means to perform original compositions, as well as to create musical arrangements of former native jazz musicians. This was with the aim of preserving and giving better representation to the works that inspired him through his own musical journey.

Backwater Township recorded their debut EP in 2018 and released their follow-up album, simply titled Backwater Township II, in November 2022. The band has performed at a number of festivals, including Festival Présence autochtone (2019, 2020), Festival International de Jazz de Montréal (2019) and Sunset on Sumerled (2019). Festival Jazz et Blues Saguenay (2023) Backwater Township’s music and presence led to bandleader Corey Thomas being nominated for the Oliver Jones Award in 2019.

Backwater Township’s music has been featured on major CBC radio shows, such as Minotan and Saturday Night Jazz, and included in major Spotify curated playlists, such as Fresh Finds Jazz and The Jazz Collectio

CET ÉVÉNEMENT EST GRATUIT

Ce contenu provient de Présence Autochtone et est adapté par PAN M 360.

autochtone / disco / house

Présence Autochtone: DJ Pøptrt

par Rédaction PAN M 360

DJ Pøptrt est une célèbre artiste autochtone originaire de la nation mohawk de Kahnawá:ke. Son son combine son héritage Kanien’kehá:ka avec la musique électronique contemporaine, culminant dans une esthétique unique et captivante. Le parcours de Pøptrt en tant qu’artiste a commencé en 2015 lorsqu’elle a plongé dans le monde des médias et de l’art à Montréal, où elle s’est rapidement imposée en tant qu’artiste multidisciplinaire en pleine ascension dans l’industrie. Ses sets dynamiques couvrent plusieurs styles de house, tech house, disco house et plus encore. L’art de Pøptrt fusionne harmonieusement ses influences culturelles et ses sensibilités pop-art, ce qui donne lieu à une expérience artistique à la fois immersive et captivante. Elle s’est produite dans certains des événements et lieux les plus prestigieux du Canada, notamment Piknic Électronik, Future Forest, Igloofest. En tant que pionnière sur la scène canadienne de la musique et des arts visuels, Pøptrt est largement reconnue pour son talent exceptionnel et son point de vue unique. Sa vision artistique lui a valu de nombreuses récompenses et a inspiré des publics à travers le Canada à embrasser leur héritage culturel et leurs passions créatives.

DJ Pøptrt is a celebrated Aboriginal artist from the Mohawk Nation of Kahnawá:ke. Her sound combines her Kanien’kehá:ka heritage with contemporary electronic music, culminating in a unique and captivating aesthetic. Pøptrt’s journey as an artist began in 2015 when she plunged into the world of media and art in Montreal, where she quickly established herself as a multidisciplinary artist on the rise in the industry. Her dynamic sets cover many styles of house, tech house, disco house and more. Pøptrt’s art seamlessly fuses her cultural influences and pop-art sensibilities, resulting in an artistic experience that is both immersive and captivating. She has performed at some of Canada’s most prestigious events and venues, including Piknic Électronik, Future Forest and Igloofest. As a pioneer on the Canadian music and visual arts scene, Pøptrt is widely recognized for her exceptional talent and unique point of view. Her artistic vision has won her numerous awards and inspired audiences across Canada to embrace their cultural heritage and creative passions.

CET ÉVÉNEMENT EST GRATUIT

Ce contenu provient de Présence Autochtone et est adapté par PAN M 360.

indie rock / pop / soul

Osheaga, jour 3 | Briston Maroney, quand briller semble si facile

par Jacob Langlois-Pelletier

Si la chanteuse britannique Olivia Dean a été mon coup de cœur de la journée de samedi, il n’y a pas de doute à mes yeux que l’américain Briston Maroney a été celui du dimanche.

Natif de Knoxville dans le Tennessee, l’auteur-compositeur-interprète a su charmer les curieux et curieuses amassés près des deux plus grandes scènes, foule qui se faisait de plus en plus imposante au fil de sa prestation. Il n’y a pas de meilleur indicatif pour juger de la qualité du spectacle offert.

Quand on découvre la proposition de Maroney, on entend du Arctic Monkeys, Bob Dylan, The 1975 et un brin de Neil Young. C’est assez éclectique et pourtant, c’est cohérent et ça déchire. Ajoutez à ce son indie-rock/pop/soul une attitude de rockstar et vous avez Briston Maroney.

Vêtu d’une jupe et guitare à la main, le chanteur a débuté en force avec ses morceaux les plus énergiques et ses riffs endiablés se faisaient bien sentir. « J’ai pris l’avion à 4h du matin après mon passage à Lollapalooza. J’ai l’impression qu’un hamster roule dans sa boule d’exercice et qu’en plus, il est sur la cocaïne », a-t-il lancé. Cette folie, les festivaliers l’ont accueillie à bras ouvert, et ce, du début à la fin.

À mi-chemin, Maroney a retiré le pied de l’accélérateur pour servir de ses titres les plus calmes comme la superbe ballade Fool’s Gold. À mon humble avis, c’est dans ces moments que le compositeur y est à son meilleur et se montre le plus vulnérable. Sa voix transmet l’émotion avec sensibilité et authenticité.

Vers la fin de son passage à Osheaga, Briston Maroney a fait monter avec lui une jeune amatrice qui brandissait une pancarte sur laquelle y était écrit « Puis-je venir chanter June avec toi? ». À la grande surprise de tous, l’artiste de 26 ans et cette jeune femme ont réalisé un excellent duo. Quel moment!

Les premières sorties de BM remontent à 2017 et il a déjà deux albums derrière la cravate; force est d’admettre que je suis en retard à la fête. Mieux vaut tard que jamais. Je suivrai avec attention les prochains projets de la jeune vedette.

Crédit photo: Tim Snow

amapiano / soul/R&B

Osheaga, jour 3 | Tyla, tigresse en liberté

par Jacob Langlois-Pelletier

À en juger par l’ampleur de la foule impatiente de voir son arrivée en début de soirée, la présence de la sensation sud-africaine Tyla était l’un des rendez-vous les plus attendus du week-end. La nouvelle princesse (attendons avant de la proclamer reine) de l’amapiano et de la R&B n’a certainement pas déçu avec une prestation enflammée où danse et sensualité étaient de mise. Et dire qu’elle n’a que 22 ans…

C’est sur un tigre géant que la jeune chanteuse a fait son entrée, sous les cris de ses admirateurs et admiratrices. À ce jour, Tyla ne compte qu’un seul projet dans sa discographie, soit son album homonyme. Nul besoin de le préciser, c’est en grande majorité du matériel tiré de son projet paru en mars dernier qu’elle a offert aux festivaliers.

Sur scène, Tyla et sa troupe ont multiplié les moments de danse, comme s’il ne faisait déjà pas assez chaud en cette journée de canicule. Les gens présents dans la foule scrutaient ses moindres faits et gestes puis applaudissaient à chacun de ses déhanchements.

« Il s’agit de ma première fois ici. Je vais m’en rappeler toute ma vie », a-t-elle glissé entre deux morceaux, agréablement surprise de l’accueil chaleureux.

Son interprétation de No.1, excellente collaboration avec la Nigériance Tems, était vocalement brillante, tout comme pour l’ensemble de son set. Tyla surfe depuis plusieurs mois sur le succès de Water, morceau qui l’a propulsé à l’international, et c’est ce titre qu’elle aura réservé pour la toute fin. Une finale de feu pour une performance R&B de grande qualité.

Crédit photo: Benoit Rousseau

Publicité panam
Publicité panam
hip-hop alternatif / rock

Osheaga, jour 3 | Kevin Abstract a trouvé sa voie

par Jacob Langlois-Pelletier

« C’est le meilleur concert que j’ai fait de ma vie! », a crié Kevin Abstract, quelques secondes après s’être lancé dans la foule. Cet état de joie et d’extase, le rappeur américain l’a conservé du début à la fin, offrant une prestation haute en couleur aux nombreux amoureux de sa musique entassés près de la Scène Verte, dimanche.

Formé en 2014, le défunt collectif BROCKHAMPTON dont Abstract était le fondateur a marqué tout une génération avec leur hip-hop alternatif qui ne cessait de se réinventer à chaque sortie.

Pour plusieurs Montréalais, dont l’auteur de ces lignes, le boys band a cessé ses activités avant d’avoir la chance de les voir sur scène. Ainsi, la venue du natif du Texas représentait l’occasion rêvée de goûter à ce qu’il reste du groupe, mais pas que. La carrière solo de Clifford Ian Simpson n’est pas du tout à négliger; son album ARIZONA BABY est une offrande pop-rap inspirée et que dire de Blanket paru il y a un peu plus d’un an, projet dans lequel il explore le rock comme jamais.

Revenons-en à nos moutons. Kevin Abstract a tout donné l’instant d’un set; il sautait et dansait puis est descendu à de nombreuses reprises pour s’approcher de son public. L’artiste américain a offert autant des titres solos que des couplets issus des différents projets de son ancienne formation, passant de Madonna tiré de Blanket à RZA de The Family. Peu importe le morceau, une seule chose était certaine : la basse allait être à fond la caisse.

Avec une offrande aussi assumée à Osheaga, Kevin Abstract semble enfin s’être affranchi de l’étiquette d’ancien membre de BROCKHAMPTON. Reste à voir quelle sera la prochaine étape de son aventure solo.

Crédit photo: Benoit Rousseau

hip-hop / rap / rap français

Osheaga, jour 3 | Hamza, de Belgique à Montréal

par Jacob Langlois-Pelletier

« Saucegod, Saucegod, Saucegod! », clament les nombreux festivaliers à l’arrivée d’Hamza sur scène. Depuis plusieurs années, le rappeur belge entretient une superbe relation avec les Montréalais; un autre chapitre de cette belle histoire s’est écrit dimanche soir, à Osheaga.

L’an dernier, Hamza s’était logé une place de choix au sein de nos 100 meilleurs albums avec Sincérement, superbe offrande alliant trap et R&B. C’est d’ailleurs avec une enfilade de morceaux tirés de ce projet que le Belge a entamé son set, débutant avec l’excellente Codéine 19. Bien qu’il ait débuté avec son matériel le plus récent, il n’a pas hésité à piger dans ses classiques tels que Gasolina et FADE UP. Rien à reprocher à la sélection des titres, un bon mélange mettant en valeur la diversité de sa discographie.

Là où le bât blesse, c’est au niveau de ce qui est proposé sur scène. Ce qui est joué est majoritairement des pistes sonores préenregistrées auxquelles Hamza ajoute son grain de sel, autotune bien évidemment au rendez-vous. Comprenez-moi bien, l’éternel lover offre tout de même un bon spectacle, mais sans artifice.

Peu importe, le style de performance offerte par le rappeur n’a en rien refroidi la foule qui a sautillé du début à la fin. Le flow mielleux et les refrains accrocheurs de l’artiste de 30 ans sont dans une classe à part, en voilà une autre démonstration.

Crédit photo: Benoit Rousseau

Publicité panam
Publicité panam
disco / funk / soul/R&B

Osheaga, jour 3 | L’heure est à la fête avec Jungle

par Jacob Langlois-Pelletier

Peu de temps après les dernières paroles du rappeur Hamza sur la scène voisine, de nombreux faisceaux lumineux ont procuré une teinte orangée aux festivaliers, couleur de Volcano, plus récent projet de Jungle. Sur les notes de Busy Earnin’, succès de 2014, le groupe soul-funk britannique a fait son entrée de manière remarquable.

Dès les premiers instants, les différentes pulsions de la formation ont fait danser la foule. La musique de Tom McFarland, Josh Lloyd-Watson et tout récemment, Lydia Kitto, est une des plus entraînantes et festives. Pas surprenant que les structures gonflables et les ballons se sont promenés parmi les amateurs tout au long de la prestation; l’ambiance était à la fête, c’est le moins qu’on puisse dire. Jungle a cette capacité à nous faire profiter de l’instant présent.

L’équilibre entre enregistrement et création en direct n’aurait pas pu être mieux balancé. Les trois protagonistes s’impliquent vocalement et contribuent avec différents instruments tels que guitare et synthétiseur. Les arrangements sont dansants et les voix aussi envoûtantes que sur disque. Deux percussionnistes et un bassiste complétaient le tout avec brio.

À deux reprises, des artistes ont apparu sur le grand écran l’instant d’un morceau. Ce fut d’ailleurs le cas pour Erick the Architect lors du succès disco Candle Flame, chanson sur laquelle la foule aura brûlé de nombreuses calories, soyez-en assuré.

Plusieurs fois, le groupe s’est adressé aux amateurs, autant en anglais qu’en français. Les Britanniques ont semblé ravis de l’accueil des Montréalais qui ont répondu présents en chantant leurs différents refrains ou en tapant des mains. Nul doute, la venue de Jungle aura été l’un des moments phares de cette fin de semaine de festivités.

Crédit photo: Benoit Rousseau

chant lyrique / classique occidental

Festival d’art vocal de Montréal 2024 | L’Audition : une soirée de découvertes

par Alexandre Villemaire

Le Festival d’art vocal de Montréal est entré dans le dernier droit de sa vingtième édition avec la présentation le vendredi 2 août du concert L’Audition à la Salle Claude-Champagne. Après un gala plein de promesses, des classes de maître public, une série de concerts à Verdun et à Saint-Denis-sur-Richelieu ainsi qu’une participation de quatre solistes à la représentation de la Symphonie no9 de Beethoven avec l’Orchestre de la Francophonie, le moment était venu de présenter au public montréalais, l’ensemble des jeunes artistes qui effectuent un stage à l’Institut canadien d’art vocal (ICAV).

Dans une soirée vocale accompagnée par l’Orchestre de la Francophonie, les 23 jeunes stagiaires de l’ICAV ont défilé pour présenter des airs d’opéra qui étaient captés sur vidéo pour être envoyés à des directeurs de maisons d’opéras. Cette soirée a confirmé nos impressions relevées lors du concert gala qui nous avait donné un bon aperçu des aptitudes et des personnalités vocales des différents chanteurs et chanteuses : de belles voix capables, mais dont certaines pâtissent d’un manque de projection. Le premier participant à ouvrir le bal, le baryton sud-coréen Keunwon Park, malgré un timbre chaleureux et une belle assurance, s’est empêtré dans un « Largo al factotum » du Barbier de Séville, inégale où on perd de son intelligibilité dans le grave qui peine à percer par-dessus l’orchestre. Dans ce même registre, le ténor Brian Alvarado, qui avait fait montre d’une voix puissante et assurée lors du gala, a donné une performance en demi-teinte de l’air « Sois immobile » tiré de Guillaume Tell de Rossini, marqué par une visible fatigue, malgré une belle douceur dans la ligne vocale. 

Également du lot des voix qui ont offert de belles prestations, mais dont certains aspects méritent encore de l’attention, la mezzo-soprano Hannah Cole et le baryton Matt Mueller doivent travailler leur diction française, car mis à part ce détail, leur présence scénique était tout à fait juste et captivante. Parmi les voix à retenir, et surveiller, notons le baryton Geoffrey Shellenberg, le ténor Mischael Eusebio, qui a offert un air du chevalier Des Grieux sensible. Mentionnons aussi la soprano américaine Abigail Sinclair – convaincante Reine de la Nuit –, les Canadiennes Zoe McCormick et Mary Jane Egan, qui ont chacune présenté deux interprétations senties et maîtrisées de « Donde Lieta » tirées de La Bohème ainsi que la Chinoise Yang Liu et l’Espagnole Natalia Pérez Rodriguez qui ont interprété l’air de Turandot « Signore Ascolta » avec un lyrisme distingué. Dirigé de manière habile par Julien Proulx pour la plupart des morceaux au programme, l’orchestre a également été dirigé par trois chefs stagiaires, une nouveauté dans le programme de l’ICAV. Des trois, Daniel Black et Simon Charette ont démontré les meilleures aptitudes au niveau de la sensibilité et de l’esprit des pièces qui leur était imposé. Madeleine Krick a cependant eu de la difficulté avec la synchronicité entre l’orchestre et le soliste, notamment dans l’air « Quanto è Bella » avec le ténor islandais Pétur Úlfarsson. Elle s’est rattrapée sur le même air par la suite avec l’Américain Diego Valdez. Ses actions et ses gestes sont cohérents avec les intentions qu’elle souhaite donner à l’orchestre, mais elle devra peaufiner sa communication avec les solistes et mieux anticiper leurs actions.

Malgré les quelques accrocs mentionnés, et ceux bien personnels que les chanteurs et chanteuses se feront à eux-mêmes, aucun des artistes qui ont foulé la scène n’a à rougir de leur prestation. Ils ont relevé l’exercice la tête haute et repartiront de cet exercice, quelle qu’en soit l’issue, avec de nouveaux outils, des réflexions pour nourrir leur parcours et leur construction en tant qu’artiste. Et cela, c’est exactement ce à quoi l’on s’attend de la formation qui leur a été prodiguée.

Le point culminant de cette édition sera la présentation de l’opérette La Chauve-Souris de Johann Strauss, à laquelle se greffera The Four-Note Opera de Tom Johnson, mis en scène respectivement par Lorraine Pintal et Joshua Major. Le rendez-vous est donné au Salon Richmond les 10 et 11 août dans un événement qui s’annonce pétillant, enchanté et plein d’humour où ces jeunes voix et ces jeunes artistes lyriques seront mis de nouveau en valeur.

rock alternatif

Osheaga, jour 2 | The Smashing Pumpkins : Nostalgie, quand tu nous tiens

par Jacob Langlois-Pelletier

Le passage des Smashing Pumpkins à Osheaga samedi ne pouvait pas mieux tomber; il y a un peu plus de 48 heures, la prolifique formation américaine dévoilait Aghori Mhori Mei, un 13e album en carrière.

Contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre, Billy Corgan et sa bande ont fait fi de cette sortie et ont opté pour une sélection de leurs plus grands classiques, et ce aux grands plaisirs des amateurs agglutinés devant les deux plus grandes scènes du festival.

Vêtu d’une soutane noire, Corgan a enveloppé le Parc Jean-Drapeau de son rock mélancolique et de sa voix nasillarde qu’on lui connaît si bien. À ses côtés, on retrouve ses collègues de longue date James Iha à la guitare et Jimmy Chamberlin à la batterie ainsi que Kiki Wong, guitariste recrutée il y a quelques mois.

Sur scène, les Smashing Pumpkins exubèrent la même détermination et envie qu’il y a 30 ans. Dommage que cet état d’esprit ne se traduit pas dans leurs récentes sorties.

À quelques minutes de la fin, le crépuscule s’amorce et les premières notes de la célèbre 1979, tiré de l’excellent Mellon Collie and the Infinite Sadness, se font entendre. C’est à ce moment que la foule s’est faite la plus bruyante et le résultat fut sublime. L’euphorie provoquée est une énième preuve du pouvoir de la nostalgie.

Décidément, les plus grands succès du band de Chicago ne mourront jamais, idem pour leur influence sur le rock alternatif.

Crédit photo: Tim Snow

Inscrivez-vous à l'infolettre