Du sang, des viscères, des corps démembrés… voilà la matière dont sont faites les chansons du duo edmontonien Purity Ring. WOMB est le troisième album de la formation qui s’était fait remarquer avec Shrines en 2012. La voix doucereuse de Megan James continue de susurrer ces textes macabres sur des musiques électroniques un brin expérimentales conçues par Corin Roddick. La mort et l’amour, l’horreur et la pop, l’acide et le sucré : la façon dont le tandem marie les extrêmes n’est pas dépourvue d’intérêt.
Malheureusement, aussi intrigante soit-elle, cette approche finit par tourner à la recette. Titre après titre, le duo nous fait patauger dans les mêmes eaux sanguinolentes où surnagent des paillettes. Quelques trouvailles au niveau de la production ravivent notre intérêt de temps à autres, mais dans l’ensemble, Purity Ring ne fait que démontrer la minceur de sa formule. L’habillage sonore de ces chansons finit par devenir unidimensionnel et le registre vocal limité de James n’arrange rien. Cinq ans après Another Eternity, on se serait attendu à plus, mais WOMB reprend les choses exactement là où elles avaient été laissées avant la pause et n’apporte rien de bien neuf à la musique du groupe qui ne sort guère de sa zone de confort. Paradoxal pour un groupe qui, depuis ses débuts, s’affaire à cultiver notre inconfort.