Pour son deuxième opus, Valence nous propose une indie-pop poétique et instrumentale. Trois ans après la sortie de son premier album Pêle-mêle (2021) Vincent Dufour, de son vrai nom, revient avec un album conceptuel explorant les méandres des ruptures amoureuses. Bien que le sujet puisse sembler lourd, la poésie de Valence est si douce et imagée que La nuit s’achève se révèle tout sauf un album sombre. Dès la première pièce, Petit singe, l’auteur-compositeur-interprète utilise des métaphores simples mais efficaces, pour illustrer la sensation d’une relation en déclin : « quand se fane une fleur dans le noir, on s’accroche à la branche qui nous sert de support ».
Le titre de l’album est représentatif de l’ambiance de l’opus, capturant ce sentiment d’urgence qui émerge souvent en fin de relation, lorsque les fondations semblent s’écrouler. Il fait aussi référence à son processus de création chansonnière, ayant écrit la majorité des textes la nuit, entre deux crises d’insomnie. Ainsi, la noirceur, tant émotionnelle qu’introspective, devient une composante importante de l’album.
La nuit s’achève, c’est aussi un album où la composition occupe une place centrale. Les mélodies contribuent à nous raconter l’histoire grâce à leur légèreté et à leur complexité. Correspondance sous somnifère en est un parfait exemple : cette pièce instrumentale nous plonge dans la mélancolie d’un cœur brisé. On note également les influences des musiques de films, particulièrement dans Depuis Marseille, qui semble tout droit sortie de la bande sonore d’un film romantique français.
En somme, La nuit s’achève, c’est un peu comme revivre la nostalgie d’une première rupture amoureuse à l’adolescence. C’est douloureux, tragique, nostalgique, mais on y trouve aussi des lueurs d’espoir et de douceur. Gros coup de cœur pour les textes et la voix de Valence, qui se présente plus mature et raffiné que jamais.