Tom Nazziola est un percussionniste et compositeur étatsunien trempé dans la musique contemporaine accessible et les trames sonores. Distant Places nous présente un artiste dont la musique aux battements rythmiques soutenus et répétitifs, doublée de constructions mélodiques et motiviques onduleuses, crée un effet de circularité qui la place quelque part dans le mouvement minimaliste. Les phrases s’entrelacent agréablement dans un canevas tonal lumineux, coloré et assez conservateur. On y décèle également de subtiles traces de jazz.
L’instrumentation est éclectique (toutes sortes de percussions, bien sûr, mais aussi saxophones, violon, contrebasse, clarinette, piano, violoncelle, etc.) et participe à l’effet multicolore qui se dégage des performances. Les influences de Bach, du rock et d’autres sources sont aussi présentes, toutes distillées subtilement dans l’écriture allègre du compositeur. L’album se termine sur la pièce Golem Overture, qui est en fait un extrait de la trame sonore tribalo-savante que Nazziola a écrite pour le fabuleux film The Golem de 1920, de Paul Wegener et Carl Boese, un chef d’oeuvre du cinéma expressionniste allemand et un précurseur puissant du cinéma fantastique, promis à un bel avenir! La trame de Nazziola, récemment composée, est un bijou de croisement entre des atmosphères tribales orientalisantes et une aura de mystère et de menace créée par l’utilisation à la fois savante et ludique des instruments traditionnels de l’orchestre classique.
J’aime l’ambiance bon enfant qui se dégage de ce programme. Je pense que vous l’aimerez aussi, en particulier si vous êtes séduit par l’école étatsunienne de musique contemporaine accessible.