Depuis quelques années, Zach Zoya est perçu comme l’un des plus beaux espoirs du rap keb. Quelques monoplages et un mixtape produit par High Klassified plus tard, on attendait toujours la consécration de l’un des talents les plus prometteurs de la jeunesse artistique québécoise. La sortie de Spectrum, EP de six morceaux, était d’ailleurs annoncée de façon dithyrambique par plusieurs grands médias anglophones de musique, dont Complex et HotNewHipHop. Zoya ne déçoit manifestement pas sur ce nouvel enregistrement où il emploie son savoir-faire avec finesse. Jonglant comme à son habitude entre le chant et le rap sur des productions trap, il dévoile un opus léché et diversifié. Le jeune Norandais possède peut-être la voix la plus agréable de la scène hip-hop du Québec. On peut y déceler certaines intonations à la Kendrick quand il rappe et un trémolo s’apparentant à celui des grandes pointures du R&B de la fin des années 90 quand il chante. De plus, son utilisation parcimonieuse de l’Autotunevient colorer ces pièces d’une sauce trap au besoin. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il se fasse un nom à l’extérieur de la province et puisse s’entourer de producteurs et de collaborateurs qui rendront encore davantage justice à son talent. L’excellente Patience, sur laquelle Zoya collabore avec plusieurs producteurs émérites, illustre sa capacité à écrire des textes plus profonds et constitue le point culminant du mini-album. Il rate toutefois la cible sur Slurpee, la toute dernière pièce, qui n’a aucun atome crochu avec les autres morceaux et semble rompre avec le fil conducteur dramatique de son œuvre. On apprécie énormément la polyvalence et les variations de flow du rappeur sur Spectrum, qui témoigne de son évolution comme parolier et artiste. On est maintenant prêt à ce que Zach Zoya passe à la prochaine étape : un album où il imposerait sa vision artistique et où il enchaînerait les gros textes et les moments de vulnérabilité. On a rarement vu des rappeurs anglophones plus naturels que lui au Québec. À lui de démontrer qu’il a ce qu’il faut pour côtoyer les plus grands au pays de l’oncle Sam.
Tout le contenu 360
Critique de concert classique/classique occidental/période moderne
Schoenberg pré-révolutionnaire et Beethoven à l’OSM
Par Alain Brunet
Critique d'album expérimental / contemporain/Experimental/jazz/classique occidental/classique 2024
Rachel Therrien – CAPI
Par Frédéric Cardin
Interview classique
OSM | La programmation 2024-2025 selon Rafael Payare et Marianne Perron
Par Alain Brunet
Interview classique occidental/classique
Information : Montreal Oct. 1970 de Tim Brady : un premier opéra sur la Crise d’Octobre 70
Par Frédéric Cardin
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/Chansonnier 2024
Madame Autruche – Sm58 (prochaine chance la meilleure fois)
Par Varun Swarup
Critique d'album americana/pop
Taylor Swift – The Tortured Poet Department: The Anthology
Par Alain Brunet
Critique de concert classique/classique occidental
Le niveau supérieur de l’Orchestre de Philadelphie
Par Alain Brunet
Critique de concert classique/période moderne
L’OSL et Naomi Woo : un parcours énergique au Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album classique/classique occidental/trad québécois 2024
Karina Gauvin – Marie Hubert : Fille du Roy
Par Frédéric Cardin
Interview classique/classique occidental
Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir
Par Michel Labrecque
Interview
P’tit Belliveau parle de son nouvel album, des grenouilles et des impôts
Par Stephan Boissonneault
Interview classique occidental/classique
SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore
Par Alain Brunet
Interview Afrique/traditionnel
Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL
Par Alain Brunet
Interview électronique/pop
Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT
Par Jacob Langlois-Pelletier
Interview rock/électronique/Experimental/pop
À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore
Par Louise Jaunet
Critique de concert
Université de Montréal | L’au revoir grandiose de Jean-François Rivest
Par Elena Mandolini
Interview classique/classique occidental/jazz