Outre-Atlantique, si les années 1990 ont été celles de la French Touch, les années 2010 ont été celles de la deep house à la française. Parmi les gros joueurs, on trouve Rutilance Recordings, un label rennais géré par les maîtres du genre, Dj Steaw et Gunnter, qui ont par ailleurs mis sous contrat un gars de chez nous, Paolo Rocco. Aujourd’hui, nous sommes là pour parler de Kicks (à ne pas confondre avec DJ-Kicks), producteur de l’Hexagone nous ayant déjà gratifiés d’une superbe face B de tech-house, Pipeline, toujours chez Rutilance en 2015. Celui qui est aussi DJ nous revient ici avec un EP quatre faces qui a assurément le pouvoir de le propulser en tête de la scène house underground. Space Opera, en hommage à l’écrivain de science-fiction Pierre Bordage, ne se définirait pas comme une épopée en grande pompe mais plutôt comme un voyage exploratoire. À la façon d’un opéra, l’ouverture Amadeus annonce la couleur : sonorités intergalactiques et textures léchées. Marvin et Once There Was a Dream dévoilent des réminiscences assumées de house des années 1990 (kick et rythmiques) et de micro-house (les sons absurdes), ce courant musical particulièrement populaire dans certains pays de l’Est. Les pistes vocales réverbérées sont distillées avec justesse. Le jeune Français se permet même d’installer une ambiance dub techno avec Sinister 9001, fenêtre ouverte sur des paysages sonores résolument groovy et dansants.
