Réalisateur avisé, Abdellah M. Hassak est aussi un passionné de l’histoire du disque au Maghreb dont la première parution sous la bannière Guedra Guedra était très attendue. À Casablanca, il est une figure établie, tant pour ses musiques pour le cinéma, le théâtre et la danse que pour ses soirées endiablées dans les clubs et ses nombreuses collaborations.
Sa chasse aux disques ne se limite pas à la recherche du passage parfait, c’est une quête culturelle visant à reconstituer le portrait musical du Maghreb et même du continent africain par le biais de bandes sonores, curiosités pop, enregistrements de terrain, documents d’archives, etc. C’est aussi la matière première de son premier EP, six titres de percussions trépidantes, de polyrythmies fébriles, de chants joyeux et de fragments de chansons pop, avec une dimension rituelle qui s’enflamme jusqu’à la frénésie.
Pour ses débuts, Hassak ne se soucie pas trop d’être à la fine pointe de la musique électronique. Le klaxon à air comprimé de Juke Lockstep, par exemple, est presque vieux jeu. Ce qu’il cherche, c’est canaliser l’exubérance des lieux qu’il aime, tant passés que présents, et la vitalité des morceaux qu’il propose est éclatante.