Voici une excellente version de ce chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre, le Stabat Mater de Pergolèse. Rappelons l’histoire : 2 mois avant sa mort en 1736, un jeune homme d’à peine 26 ans, Giovanni Battista Pergolesi (on dit aussi Pergolèse), écrit ce qui allait devenir sa dernière oeuvre, un Stabat Mater dont la résonance allait continuer de marquer les esprits humains des siècles après sa création. Un peu comme le Requiem pour Mozart, cette œuvre d’une puissance émotive à couper le souffle est le testament musical d’un hyper génie qui s’est éteint (de la tuberculose) bien trop tôt. Ça donne des frissons, et encore plus quand on l’écoute!
La version que voici nous provient d’un ensemble de Hambourg (Resonanz) dirigé par un Italien, Riccardo Minasi. Si les mouvements lents sont magnifiques, ce sont les vifs qui jettent à terre! Quelle articulation ciselée! Quelle perfection des entrées, quelle découpage sonore éclairant! C’est l’une des versions qui m’a offert le plus de plaisir depuis de nombreuses années. Ce serait une note parfaite si la soprano, Giulia Semenzato, très bonne dans l’ensemble, ne ‘’vibratait’’ pas un tantinet trop à mon goût dans quelques passages. Détail mineur, qui ne devrait pas amoindrir votre satisfaction.
En prime, une pièce instrumentale à découvrir d’un certain Ragazzi, et une autre oeuvre sacrée, le Salve a duo, autrefois attribuée à Pergolèse mais désormais authentifiée et accordée à Joan Rossell (1724-1780). Si vous connaissez déjà un peu la musique de Pergolèse, vous reconnaîtrez à coup sûr ce que l’on voyait sous le titre Salve Regina a deux voix, il y a quelques années, quand on croyait qu’il l’avait écrit. Ça n’enlève strictement rien à la fabuleuse beauté de cette musique, cela dit.