Cofondateur du groupe Miriodor en 1980, le claviériste Pascal Globensky nous offre ici un recueil d’ébauches, de démos et d’autres embryons de compositions accumulés depuis 10 ans. Considérant qu’il s’est passé cinq ans entre le neuvième album de Miriodor (Signal 9, 2017) et leur opus « pandémique » (Elements, 2022), on peut estimer que le prolifique Globensky voulait en quelque sorte vider ses étagères et y faire de la place pour accueillir de nouvelles idées. Mais il nous offre quand même plus que des fonds de tiroirs !
Bien sûr, la signature de Miriodor est là, on ne se refait pas. Et, d’ailleurs, ses acolytes Rémi Leclerc (batterie), Bernard Falaise (guitares) et Nicolas Lessard (basse) peuvent être entendus ici ou là, participant principalement de manière indirecte à l’aventure. Mais dans l’ensemble, les 11 pièces au programme sont le fruit de mises en boucles et de savants collages informatiques. L’atmosphère générale est ludique et l’imaginaire du compositeur, avec des titres comme Machu Picchu, Dancing Horses ou Danse des caméléons reste ancré dans le surréalisme miriodorien, avec ses Jongleries élastiques et autres Cobra fakir.
Une bonne manière d’apprêter les restes, qui, comme chacun sait, sont souvent meilleurs le lendemain. Certaines des pièces que l’on trouve ici, qui avait commencé leur vie en étant présenté à son groupe avant d’être abandonnées, pourraient bien finalement mériter d’être interprétées en concerts par Miriodor. Le zigzag est un belle métaphore sur le travail de Globensky, dont la musique est souvent hachurée, passant d’un rythme à un autre sans crier gare, mais c’est un plaisir de la suivre sur ces chemins sinueux.