Noah Lennox (Panda Bear) fait ici équipe avec son collègue Peter Kember (Sonic Boom), une relation artistique qui remonte au début de la précédente décennie. Kember avait précédemment coproduit Tomboy de Lennox (2011) et Panda Bear Meets the Grim Reaper (2015), ce qui mène à ce premier album collaboratif. Le point de départ de ce Reset se résume par les traitements électroniques de Sonic Boom prodigués à des albums prélevés parmi ses préférés. Ce matériel a été repiqué, traité, transformé et servi de socle à cet album placide et raffiné, constitué de chansons parfaitement consonantes. En fait, une grande partie de l’album est construite sur ces boucles extraites d’intros de diverses chansons pop des années 1950 et 1960, boucles sur lesquelles chantent Panda Bear et Sonic Boom. Ces reconstructions pop sont apparemment légères, mais pourtant bardées de substantiels ajouts instrumentaux et de multiples couches électroniques posées en toute délicatesse. Les voix harmonisées à la Brian Wilson-Beach Boys représentent une inspiration forte dans la patente, on repère aussi des approches vocales doo-wop ou ranchera-mariachi, on hume des parfums de vieille pop hispanophone, de folk-pop à la Paul Simon et plus encore. II y a des guitares, des percussions légères, il y a de la Californie, il y a du Mexique, il y a des tropiques, il y a tout plein de technologies occidentales et ça paraît relativement peu. Nous ne sommes plus exactement dans l’avant-pop d’Animal Collective ou de Spacemen 3, mais plutôt dans une synth-pop anthologique, de très bon goût. Les perceptions de Reset peuvent changer, il faut dire, car on peut avoir l’impression au départ d’un collage-mashup sans intérêt, et la démarche finit par triompher. À l’instar de Reset, d’autres albums de Panda Bear ou de Sonic Boom sont sans enjeu artistique apparent, puis font du bien pendant que leurs pierreries commencent à scintiller.
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