Maritza Bossé-Pelchat fait carrière en solo et avec Lisbonne Télégramme depuis plusieurs années déjà. C’est beau le succès d’estime, comme on dit, mais à mon humble avis, et Maritza solo et Lisbonne T. méritent plus que ça. D’ici à ce qu’advienne le règne de la reconnaissance juste et universelle pour toutes et tous, espérons que ¿Quién eres? résonnera amplement, ici d’abord, puis ailleurs ensuite. Parce qu’il s’agit d’un album majeur. Maritza signe son premier recueil intégralement interprété en espagnol. Or, s’agissant de parutions similaires, il y a comme un éléphant dans le microcosme chansonnier québécois : La Llorona, paru il y a déjà 24 ans. Le rappel et les comparaisons sont inévitables, et Maritza n’en souffre point, car ¿Quién eres? est au moins aussi ensorcelant et bouleversant que l’album culte de Lhasa. Dix chansons fortes figurent au programme, dont Para ti, où Martiza remercie sa mère biologique pour sa vie… ou pour leur vie. Difficile, ici, de ne pas songer à l’une des plus grandes chansons du répertoire hispanophone contemporain, Gracias a la vida, de la regrettée Violeta Parra. Une cohorte de musicos chevronnés donne vie à tout ça. On y trouve notamment David Thiboutot, qui joue d’une trâlée d’instruments, puis a coréalisé l’album avec Maritza, en plus de coarranger et de cocomposer les pièces avec elle. Solo puedo cantar (Je ne peux que chanter), affirme Maritza dans la chanson du même nom. Peut-être bien, mais des chansons comme les siennes peuvent guérir bien des maux.
