Pays : États-Unis Label : Wrap Genres et styles : ambient / art-pop / électronique / glitch / synth-pop / vaporwave Année : 2020

Magic Oneohtrix Point Never

· par Alain Brunet

Juchée au sommet de la pyramide électronique, parmi les plus marquantes de la période actuelle, l’œuvre de Daniel Lopatin, alias Oneohtrix Point Never, négocie un virage. Depuis au moins treize années, les mélomanes se délectent de son design sonore, notamment les opus Replica (2011) et R Plus Seven (2013) sans compter la bande originale du thriller noir Uncut Gems (2019). Or, ce Magic Oneohtrix Point Never, neuvième album studio, pourrait s’avérer le tournant majeur d’une carrière jusqu’à maintenant menée auprès d’auditoires spécialisés de type MUTEK et autres SONAR.

Lopatin nous a maintes fois séduits pour l’équilibre atteint entre quête expérimentale et balises mélodico-harmoniques connues de quiconque. Or, cette fois, les deux axes de son travail se trouvent à un carrefour plus important : on y observe l’insertion d’airs encore plus pop, insertion magnifiée pas la participation de la superstar canadienne The Weeknd (Abel Tesfaye), mais aussi d’Arca, de Caroline Polachek, de Nate Boyce ou de Nolanberollin.

Cette migration se fait-elle sans heurts ? Voilà une question importante à se poser : lorsqu’un artiste associé à l’avant-garde adoucit sciemment ses propositions, il manie une arme à double tranchant. Le pari consiste alors à satisfaire un auditoire fidèle et aussi à accroître son rayonnement en piquant la curiosité des fans de musique enclins à des formes admises par la pop culture. Dans le cas qui nous occupe, on peut dire que le pari du créateur américain a de bonnes chances d’être remporté, car les composantes pop et avant-garde de Magic Oneohtrix Point Never se nourrissent mutuellement sans qu’on y soupçonne quelque putasserie. Les artistes invités servent les propositions kaléidoscopiques d’OPN et non le contraire. 

Ces atours populaires étoffent un travail très personnel, voire auto-référentiel, synthèse d’un riche parcours mené sur fond de perturbations planétaires et de réflexions acides sur la culture américaine, inutile de les renommer. Manipulations informatiques, extraits d’émissions de radio, décalages de motifs répétés, découvertes texturales accueillent ainsi des airs plus conviviaux, comme s’ils émergeaient aussi de la FM à travers cette fresque réussie. Nous voilà à l’avant-poste d’une esthétique sonore qui pourrait s’imposer pour de bon dans la culture populaire, pour le meilleur et pour le pire. D’ici là, ne boudons pas notre plaisir !

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