Cinéaste de l’horreur et de la science-fiction, féru de jeu vidéo, de surcroît compositeur électro ayant marqué le la carte mondiale des bandes originales, l’Américain John Carpenter offre le troisième volet de sa série Lost Themes amorcée en 2015. Non, il ne s’agit pas d’une courte-pointe de restes, « thèmes perdus » à Hollywood, exclus de ses musiques de films; égarées dans le grenier de sa caboche, ces œuvres n’ont pas été composées pour l’image-mouvement. Il faut rappeler que la musique n’est pas une pratique occasionnelle pour le cinéaste de 73 ans. Cette exploration sonore, surtout électronique mais assortie de guitares électriques bien senties, fait partie intégrante de son œuvre, cinéaste et compositeur ne font qu’un. Musique électronique allemande des années 60-70, krautrock germanique, prog rock pour synthés/guitares, techno, chant choral et musique ancienne sont les référents préférés du septuagénaire. Harmonies tonales, motifs simples et vers d’oreille mélodique sont au service d’un orchestre de claviers, synthétiseurs modulaires et guitares, véritable comfort food pour l’oreille. On rapporte que son fiston John Cody Carpenter et son neveu Daniel Davies ont contribué au peaufinement de ces œuvres à la fois futuristes et passéistes, à la fois bienveillantes et malveillantes, théâtralisées, chargées dramatiquement, assurément digestes pour quiconque. Dès les premières mesures, les environnements sonores ici proposés nous semblent si familiers, tellement ils ont été pastichés dans une foule de productions cinématographiques destinées au grand public. Clichés, dites-vous ? Euh pas exactement… c’est John Carpenter qui a inventé ces clichés !
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