Un temps, il y avait entre 10 et 15 millions de locuteurs de la langue yiddish, celle des juifs ashkénazes d’Europe de l’est. Quelque 90% ont été effacés de l’histoire après le passe de l’Holocauste. Aujourd’hui, plusieurs artistes travaillent très fort à faire revivre cette langue née quelque part au 9e siècle de la rencontre entre l’Allemand ancien, l’Hébreu et les dialectes slaves. En Amérique du Nord, Montréal est l’une des scènes les plus vibrantes de l’expression en yiddish. Ça se comprend, après tout, la ville a été façonnée en partie par Leonard Cohen, Mordecai Richler, Schwartz, Moishes et les premiers fabricants de bagels, qui parlaient le Yiddish. Un monde disparu dont la saveur peut être réintroduite, un tantinet, avec la musique de l’ensemble Kleyn Kabaret, qui exprime tout un lot de vieilles chansons (révolutionnaires, berceuses, comédies musicales, chansons de ghettos..) dans cette langue. Plusieurs de ces chansons ont des mélodies hyper accrocheuses. Elles sont des ‘’classiques’’ du genre, et ça se comprend. Surtout, il ne faut pas les confondre avec des chants religieux, ce que ces chansons ne sont pas du tout. Elles parlent généralement de choses très quotidiennes et prosaïques.
Entrevue de mon collègue Alain Brunet avec Kleyn Kabaret :
Les performances sont, elles, délicieusement idiomatiques grâce à un aréopage de musiciens de haut niveau de la scène montréalaise world, classique et jazz : Antonia Hayward au chant, Damian Nisenson au chant et aux saxophones, Luzio Altobelli à l’accordéon et au marimba, accompagnés par Chantal Bergeron et Miranda Nisenson aux violons, Sheila Hannigan au violoncelle, Guillaume Martineau aux claviers, Julie Houle au tuba et Marton Maderspach à la batterie et aux percussions.
Un très bel album aux accents de Bar Mitzvah distingué, mais authentiquement festive.