L’histoire de la guitariste canadienne (de Winnipeg) Jocelyn Gould en est une de talent naturel et de travail. Elle jouait de la guitare pour s’accompagner au chant dans sa chambre jusqu’à l’âge de 20 ans. Puis, elle a décidé de suivre des cours de jazz et elle est vite devenue l’une des meilleures de sa promotion de Michigan State U. Elle a désormais quatre albums à son actif, dont ce récent Portrait of Right Now. Elle a 29 ans.
Gould ne réinvente ni le style ni la forme, mais sa maîtrise est solide et placée au service d’une expression musicale qui capte l’intérêt et sait le conserver. On ne s’ennuie pas un instant. Elle confirme la première impression qu’on a en l’entendant : ses inspirations ont pour nom Wes (Montgomery), Grant (Green), Joe (pass) et Kenny (Burrell). De la très belle compagnie à avoir dans la tête quand on écrit et on joue. La dame a remporté le JUNO de l’album jazz de l’année en 2021 (pour Elegant Traveler).
Gould (je l’ai dit) chante aussi, et d’une voix feutrée, juste et belle, intimiste et authentiquement amicale. Portrait of Right Now est un hommage au grand jeu de la guitare jazz à travers huit compositions stylées, un hommage à Wes et un standard enchanteur, Bewitched. Gould est impeccablement soutenue par Will Bonness au piano, Curtis Nowosad à la batterie et Jared Beckstead-Craan à la contrebasse.
Dans le genre valeur sûre pour les mélomanes qui aiment les grands classiques de la guitare jazz, cet album est dur à battre.