Jean-Philippe Lessard-Blouin, qui contracte lui-même son nom à rallonge en « Jip Less », nous a présenté il y quelque temps un cinquième microalbum intitulé Tout va. Cinq chansons au programme, qui alternent entre la chanson jazzy (Tout était parfait, Aux couteaux et Une saison), folky (Le sens de quoi) et rock-country (La réforme). Jip peut compter sur les doigts lestes du réputé claviériste Jérôme Beaulieu, ainsi que sur ceux de l’excellent guitariste Nicolas Ferron (Les Passagers, entre autres) et du très doué contrebassiste Rémi-Jean LeBlanc. On peut aussi entendre la voix d’Andréanne Muzzo (également de chez Les Passagers) sur Le sens de quoi. Autre allié de taille et de longue date : Tonio Morin-Vargas, jeune homme à la feuille de route de plus en plus garnie, qui a ici joué le rôle de preneur de son, de mixeur et de réalisateur ou coréalisateur, en plus de jouer de la batterie et du synthé. Toutes les musiques et les mots proviennent du coco de Jip, sauf les paroles d’Une saison et de Le sens de quoi, qu’il a coécrites avec l’auteur, poète et prof de littérature Charles-Philippe Laperrière. Le musicophile constate que l’art de l’artisan-chansonneur Jip Less est raffiné, délicat, aigre-doux et captivant; un auteur-compositeur-interprète de chez nous qui évoque – comme on l’avait mentionné là – Thomas Fersen, Mathieu Boogaerts ou Dick Annegarn et qui, dans un monde musical idéal, toucherait assez d’âmes pour en vivre.
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