Van Zandt est un compositeur basé à Los Angeles. Il a étudié entre autres avec Thea Musgrave et Peter Maxwell Davies. Van Zandt propose un vaste panorama d’influences qui, dans leur forme accomplie en tant que partitions contemporaines, sont souvent envoûtantes.
La pièce titre, A Chaos of Light and Motion, est basée sur un texte de Shelley et constitue la première de quatre pièces formant un cycle complet. Toutes les autres pièces sont aussi articulées autour de poèmes de l’Anglais, et déploient des sonorités qui puisent aussi bien dans le spectralisme français, la musique indienne, le modernisme luministe, etc., faisant écho aux sources mêmes de Shelley, l’Hindouisme, le Bouddhisme, la science. Van Zandt dessine des paysages étranges et passionnants, baignés de coloris foisonnants grâce à un ensemble chambriste favorisant les contrastes texturaux et qui accompagne une soprano (excellente canadienne Stacey Fraser). Superbe.
Suivent trois extraits d’un hommage de deux heures à Monteverdi sous la forme d’un madrigal contemporain nommé On the Shores of Eternity, et axé sur des poèmes de Rabindranath Tagore. L’œuvre multimédia comprend, outre la musique pour soprano et flûte alto, du synthétiseur, de la guitare électrique et de la vidéo. Ici également, Van Zandt bâti un édifice sonore excitant, rempli de détails qui titillent l’écoute la plus attentive, tout en conservant son attrait pour les oreilles profanes mais curieuses. Cela dit, l’atmosphère générale se fait beaucoup plus planante, appuyée sur des coussins synthétiques qui permettent à la soprano et à la flûte, largement réverbérées par la prise de son, de flotter mystérieusement sur la partition. Fascinant et séduisamment intrigant.
Finalement, deux ‘’chansons de caractères’’ extraites de The New Frontier: An Atomic Age Jazz Opera, un théâtre musical humoristique qui évoque l’angoisse nucléaire dans la Californie des années 1950-60, avec plusieurs références au jazz de cette période.
Stacey Fraser est une collaboratrice fidèle de Van Zandt semble-t-il, ce qui explique son aisance évidente avec cette musique. Si un vibrato assez généraux peut parfois alourdir le propos, son timbre est néanmoins très beau et la plasticité fluide de ses phrasés font d’elle une interprète solide pour cette musique de haute stature.
Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre en amorçant la lecture de cet album, n’ayant, je l’avoue, jamais entendu parler de ce compositeur auparavant. Quelle belle et nourrissante surprise j’ai eu!
Merci Neuma. Il s’agit d’une des plus belles découvertes de l’année.