Basé à Amsterdam, le duo présente avec Mastizk une exploration des conséquences de la colonisation dans l’évolution artistique et politique des victimes de ces effacements identitaires. Autant les textes que la musique s’inspirent, intègrent et réinterprètent les expériences et constats de ses concepteurs, issus des cultures de Bolivie, du Brésil et de Puerto Rico.
Percussionniste de renom dans le monde du jazz, Frank Rosaly amène bien sûr cette facette à un haut niveau, en plus de s’adjoindre des musiciens de même trempe pour l’enregistrement réalisé à Chicago tel que Matt Lux, Avreeayl Ra, Ben LaMar Gay, Daniel Villarreal et Bill MacKay. Ibelisse Guardia Ferragutti incarne quant à elle l’identité du projet, de par sa voix et son interprétation qui lui donne sa couleur. Connue pour sa carrière dans le théâtre et la performance, Ferragutti apporte cette sensibilité à l’ensemble, qui devient ainsi un voyage sonore un sein d’un univers à fois complexe et enveloppant.
Les influences et affluences sont multiples. On y entend des rythmes latins comme la bomba, la plena, la cumbia et la musique andine, qui rencontrent l’avant-jazz, l’art-punk, le post-rock, le minimaliste, l’électro et le folk. Au service des pièces, on ne verse jamais dans l’esbrouffe mais on apprécie les moments où la dextérité des musiciens pointent, tout comme on se laisse hypnotiser par les pièces plus répétitives, où l’on finit par se perdre dans ses réflexions. Parfait dosage d’écoute active et passive.