Après Child Soldier: Creator of God, premier album solo paru en 2020, Greg Puciato récidive avec Mirrorcell. L’ancien chanteur du groupe de metalcore The Dillinger Escape Plan a toujours su se tenir occupé avec ses activités musicales, du supergroupe « grand public » Killer Be Killed au projet électrique Black Queen, en passant par le coup de main à son ami Jerry Cantrell sur son récent album solo.
Avec son ambiance à la fois grunge et psychédélique, Mirrorcell est comme un séjour fulgurant dans le passé. L’album porte sur la solitude que beaucoup de gens ont ressentie pendant leur isolement. Puciato y est vraiment allé solo, pour Mirrorcell : il l’a publié sur Fellow Prisoner, sa propre étiquette, en a écrit tous les textes et y a joué de tous les instruments, à l’exception de la batterie où Chris Hornbrook, de Poison the Well, a repris du service.
L’album commence par une minute de folie instrumentale, avec une distorsion lourde qui accélérera votre pouls. Certaines des chansons de cet album ont un son qui vous ramènera à la scène grunge des années 1990. Reality Spiral a ce groove grunge texturé qui en fait une sorte de version simplifiée du Superunknown de Soundgarden.
Quand on écoute No More Lives to Go, on se surprend à répéter les paroles comme si une voix d’outre-tombe nous les dictait. La voix démente de Puciato ressemble à celle de feu Layne Staley. Avec ses riffs de guitare tonitruants qui évoquent ceux de son idole et ami Jerry Cantrell, cette chanson a des airs d’Alice in Chains.
La quatrième pièce, Never Wanted That, vous donne ce sentiment de nostalgie, compte tenu de la voix séduisante de Puciato et des riffs liés entre eux. Une autre chanson nettement influencée par Alice In Chains. Ensuite, Reba Meyers de Code Orange prête sa voix à Lowered. Cette chanson s’ouvre sur un rythme enlevant, puis les riffs groovy et le chant de Reba font de cette chanson un mélange ludique rappelant les années 80. La suivante, We, n’est pas une mauvaise chanson, mais hors de propos avec son style post-punk et techno.
Si vous vous attendiez à un son à la Dillinger Escape Plan, vous ne l’entendrez pas sur cet album. De fait, c’est la dernière chanson de l’album qui s’en rapproche le plus, All Waves to Nothing. Elle est empreinte d’émotion, avec de nombreuses variations vocales : Puciato crie, marmonne et chuchote, sur fond de guitare distordue et de batterie féroce. Atteignant presque neuf minutes, cette chanson comporte tant d’éléments et de paroles sinistres, comme « Si tu m’écrivais une lettre – Si tu pleurais toute la nuit – Ça ne me ferait pas aller mieux – Je suis toujours mort pour moi ». Ce texte évoque la solitude de quelqu’un qui a renoncé à lui-même. C’est une façon parfaite de terminer l’album. Mirrorcell est un album mature et bien construit, avec quelques chansons qui se démarquent. Pour tous ceux qui veulent un flash des années 90, je recommande vivement ce solide opus.
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