Signé Ammar 808 il y a deux ans, l’opus Maghreb Unit connut un succès mondial; interprétés par le Tunisien Cheb Hassen Tej, l’Algérien Sofiane Saidi et le Marocain Mehdi Nassouli, les chants traditionnels maghrébins et les musiques électroniques de Sofyann Ben Youssef (de son vrai nom) faisaient bon ménage et irradiaient les planchers de danse. Plus récemment, le producteur belgo-tunisien a repris son pseudo, mis de côté ses racines nord-africaines pour explorer cette fois la musique carnatique. Plus précisément, cet album excellent fut enregistré à Chennai, mégapole du Tamil Nadu. Fasciné par la musique classique de l’Inde méridionale, Ammar 808 en a saisi l’incommensurable richesse formelle et la profondeur spirituelle. Il a d’ailleurs étudié à New Delhi au tournant de la vingtaine, il a depuis nourri cette passion pour la musique classique indienne, celle du Nord (hindoustanie) comme celle du Sud (carnatique). Prédisposé, dites-vous ? Peu avant la pandémie mondiale, 24 jours intenses à Chennai l’on mené recruter des artistes locaux de haute volée et ainsi adapter leurs polyrythmes et leurs chants tamouls inspirés de la mythologie hindouiste. Les temps forts des patrons rythmiques y sont très appuyés pour ainsi créer une fausse impression de simplification de ces musiques éminemment complexes, pour ainsi en magnifier la pulsion et la rendre plus intelligible dans un contexte de sono mondiale. Les voix des chanteurs et chanteuses invités y sont filtrées électroniquement, les instruments traditionnels et effets de bourdon y sont transformés par les outils numériques, et voici Global Control / Invisible Invasion. Selon les dires du musicien, le « contrôle global » et « l’invasion invisible » sont des métaphores à la fois très anciennes et très actuelles : « Dans le système de croyance hindou, l’invasion invisible se produit dans le cerveau, l’âme. Nous sommes envahis sans jamais le voir de l’extérieur, et ce système décrète notre destin. Et généralement nous l’embrassons, au lieu de le combattre. » Effectivement ! D’où cette idée de riche culture planétaire qui s’imprègne en nous, que nous devons embrasser au lieu de combattre.
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