Réputée pour livrer des concerts déjantés depuis sa naissance en 2008, la formation STRFKR (ou Starfucker) lance son plus récent album studio Future Past Life, son sixième, dont la synth-pop délavée laisse plutôt perplexe.
On pourrait d’entrée de jeu louanger la voix délicate de Josh Hodges et les qualités techniques de cet enregistrement sophistiqué, mais force est d’admettre que comme pour ses productions précédentes, la formation originaire de Portland ne semble pas vouloir se démarquer dans l’océan indie pop. L’absence d’une signature propre sur Future Past Life les relègue au rang de pâle copie de tout un éventail d’artistes aux propos plus aiguisés. On pense à MGMT, Phoenix et Of Montreal, sans cependant retrouver la riche imprévisibilité qui les caractérise. Le groupe s’affaire plutôt à dépoussiérer une pop inoffensive. Les atmosphères mélodiques ont beau être bien ficelées et fleurir au son rétro des synthés, réussir à dénicher une quelconque innovation sous ce vernis quasi caricatural se révèle un pari impossible.
Il serait malgré tout injuste de n’y voir que du vide, la beatlesque Never The Same se déguste comme une friandise d’après-midi et les deux ballades planantes Better Together et Cold Comfort témoignent d’une sensibilité fort bienvenue. Dans l’ensemble, nous sommes devant une musique honnête, mais dont le plus grand défaut est de laisser la triste impression d’arriver quelques années trop tard.