Florent Ghys est un compositeur, producteur et bassiste de Bordeaux qui aime tripatouiller, triturer et même parfois torturer les sons et les marier à des lignes acoustiques, principalement jouées par des cordes.
Mosaïques et Ritournelles est un album double fait d’expérimentations diverses durant le confinement des deux dernières années. Les tentations sonores du compositeur se sont naturellement placées dans l’une des deux catégories suivantes : post-minimaliste/pop expérimentale ou ambiante. Mosaïques regroupe les pièces de la première intention, Ritournelles celles de la seconde.
L’échantillonnage est très présent sur Mosaïques, et utilisé de façon mélodique et rythmique, un peu à la façon de Steve Reich dans Different Trains. L’accompagnement acoustique est du même ordre, se faisant fort d’imiter ou encore d’offrir un contrepoint aux inflexions des palettes vocales utilisées en loops plus ou moins hachurés. On aime le type d’écoute hyperactive que cela impose. C’est stimulant, exigeant et accessible tout à la fois.
Ritournelles est construit avec sensiblement les mêmes forces, mais leur importance est inversée. Ici, les cordes acoustiques prennent plus de place, et l’échantillonnage beaucoup moins. Le sens du rythme est encore bien présent, mais le caractère naturel et organique des arrangements/compositions offre un contraste zen avec Mosaïques.
Quelque part entre La Monte Young, Steve Reich (on l’a dit) et Kid Koala, mais aussi Missy Mazzoli et la bande de Bang On A Can, Mosaïques et Ritournelles se révèle être une sortie très réjouissante pour tous ceux et celles qui aiment la musique nouvelle, de tendance électro et minimaliste, mais flirtant avec le savant et assez généreuse de plaisirs sonores directs et franchement accrocheurs.