Le nom du guitariste Roger Miron dira probablement quelque chose à ceux qui se souviennent des décapants French B dans les années quatre-vingt-dix. S’étant joint à la formation électro après son premier album, il l’avait aidée à négocier un virage plus rock. Miron et ses six cordes ont ensuite été repérés auprès de la regrettée Ève Cournoyer et du groupe Les Chiens. À l’écoute du nouveau mini-album de son projet Miron Noir, on se dit que c’est au son de cette dernière formation que la musique qu’il joue aujourd’hui ressemble le plus.
Les quatre nouvelles pièces qu’il a concoctées en compagnie de son acolyte Pierre Desmarais sont moins aériennes que celles de la bande que dirigeait jadis Eric Goulet, mais elles ont la même saveur nocturne. Il est également beaucoup question de nuit et de noirceur dans les textes que chante Miron. De ces ténèbres dans lesquelles on voit mieux ce qui est caché en plein jour.
Sans être un grand chanteur, Miron à une voix qui se marie bien aux atmosphères mystérieuses qui se dégagent de ses compositions. C’est toutefois son jeu souple et gracieux à la guitare que l’on remarque le plus. Les notes qu’il tire de son instrument sont comme des Perséides qui traversent la voûte de jais qui surplombe les quatre titres ici présentés. Il fait bon d’avoir encore des nouvelles de ce vieux routier.