Comme son titre l’indique, le nouvel album du trompettiste Dave Douglas est un hommage à son illustre prédécesseur Dizzy Gillespie. Ce n’est pas la première fois que le musicien new-yorkais se livre à une telle entreprise. Par le passé, il a salué des œuvres aussi diverses que celles de Booker Little, Mary Lou Williams, Wayne Shorter, Carla Bley et Jimmy Giuffre. À chaque fois, Douglas a soigneusement évité de reproduire la manière de l’artiste, préférant honorer son esprit, sa vision. Dizzy Atmosphere ne fait pas exception.
Le projet a tout d’abord vu le jour sur scène. Douglas était alors entouré d’une brochette impressionnante d’instrumentistes comptant entre autres Ambrose Akinmusire, Bill Frisell et Linda Oh. Pour l’aventure en studio, seul le toujours excellent batteur Joey Baron est de retour derrière Dave et son éternel chapeau. Le sextuor est complété par Matt Stevens (guitare), Fabian Almazan (piano), Carmen Rothwell (contrebasse) et Dave Adewumi (trompette). La présence de ce dernier est une manière de clin d’œil à Gillespie qui avait l’habitude d’inviter un trompettiste plus jeune à ses côtés.
Le programme comprend sept pièces originales signées Douglas et deux relectures de morceaux composés par Gillespie : Manteca qui fleure bon les épices cubaines que Diz affectionnait tant et Pickin’ the Cabbage dont la mélodie respire l’esprit cabotin qui animait le trompettiste légendaire. Généreux comme il l’est toujours, Douglas n’est pas avare d’espace et chacun de ses talentueux coéquipiers a l’occasion de se faire valoir. Bien qu’ils sachent briller avec élégance dans les échanges musclés, c’est surtout dans les moments plus apaisés, où la musique s’élève hors des limites de notre atmosphère et de celles du bebop préconisé par Dizzy, que la magie opère le mieux.