Il y a des »dream teams », et il y a des Dream Teams. CODE Quartet est de la deuxième mouture. J’utiliserais uniquement des majuscules si je ne craignais de ressembler à un certain président orangé. Le top du top de la crème de la crème : Lex French à la trompette, Christine Jensen aux saxos, Adrian Vedady à la contrebasse et Jim Doxas à la batterie. Chaque artiste est au sommet de son art et dans l’extrême élite mondiale de son instrument. Et tout ce monde est Montréalais. Quelle fierté! CODE Red est le deuxième album du groupe, après Genealogy, d’ailleurs très remarqué par mon collègue Alain Brunet (LIRE SA CRITIQUE DE GENEALOGY ICI).
Alors que Genealogy taquinait plutôt l’héritage moderniste, parfois atonal, de Ornette Coleman, ce CODE Red réaligne le tir vers le Hard bop, voire le Post bop et ses harmonies chromatiques mais bien plantées. Assimilées par quatre esprits encyclopédiques du jeu jazz dans toutes ses facettes, les traditions savantes de Coltrane, Mingus, Shorter, Horace (Silver) et Miles coalescent ici dans une maîtrise géniale de l’art musical improvisé, à la fois historiquement informé et originalement réinterprété. Ceux et celles qui ne s’y connaissent pas trop aimeront ‘’le bruit que ça fait’’ (pour paraphraser le chef d’orchestre Thomas Beecham en parlant, lui, de musique classique), les autres, qui aiment écouter en profondeur, seront au 7e ciel.
Du jazz comme on en fait rarement à un si haut niveau.