SABLE fABLE est-il le dernier album de Bon Iver ? C’est une rumeur qui court dans la presse musicale américaine. Vous comprendrez ici qu’on ne parle pas de la fin de la carrière de Justin Vernon, mais bien de l’appellation Bon Iver, qui existe depuis 2011. Mais la dernière pièce s’intitule Au Revoir, ce qui peut vouloir dire que Bon Iver aura une suite…
Ce nouvel opus regroupe SABLE, un EP largement acoustique de trois chansons, paru en 2024, et fABLE, beaucoup plus électrique et soul, qui compte neuf chansons. Si on se fie aux propos de Justin Vernon sur Bandcamp, SABLE était un mini album de solitude, de rupture, qui rappelle l’époque des premiers disques comme For Emma, Forever Ago. Pour sa part fABLE incarne une sorte de renaissance, de lumière, de désir.
Bon Iver arrive très bien à réaliser la transition entre les deux parties, alors que l’acoustique cède la place à une instrumentation plus électrique, la tristesse se transforme graduellement en bonheur.
Que ce soit ou non le dernier album de Bon Iver, celui-ci fait le pont entre la première période- les deux premiers disques acoustiques- et la période plus expérimentale et électronique- les albums 22, A Million et i’i, où Justin Vernon semblait prendre plaisir à déconstruire ses chansons par toutes sortes de collages bizarres, mais intéressants.
Avec fABLE, la mélodie reprend ses droits, avec un retour à une forme de simplicité. On retrouve aussi une tendance soul, presque gospel, mais avec l’esthétique particulière de Vernon. Ça s’entend particulièrement sur Day One, où on entend le chanteur soul Dijon et le groupe féminin Folk of Dimes. Il y a un groove tout au long de fABLE.
À la première écoute, en déjeunant tranquillement, le disque m’a intrigué. À la seconde, j’ai mis un casque et j’ai compris que, malgré ce retour à une simplicité volontaire, on trouvait plein de collages et d’arrangements intrigants. Des saxos, des cordes, de la steel-guitar, des claviers multiples et des harmonies vocales innovantes.
Évidemment, la voix de Justin Vernon demeure le liant, avec ce falsetto qui nous interpelle par sa singularité.
Qu’il mette fin ou non à l’appellation Bon Iver, Justin Vernon va continuer de faire une musique bien à lui, qui évoluera comme il en aura envie. Au Revoir, Justin.