Quatrième album studio et quatrième déferlante. Leur passion pour le noise n’a pas changé. Toujours engagés et rageurs, les trois comparses signent Atlas Vending d’une plume encore bien acerbe. Les décibels toujours aussi intenses, Metz remet Toronto sur la carte du noise-rock. Avec un album presque tous les deux ans depuis 2012, la réputation de ce band n’est plus à faire. Emporté par le grinçant simple Blind Youth Industrial Park, le trio nous replonge dans une noirceur absolue. Cet assaut musical pousse à la réflexion et aborde les sujets que sont l’anxiété sociale, la dépendance, la paranoïa, l’isolement et surtout l’envie de tout foutre en l’air. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Exactement ce que nous vivons en ce moment même, soit l’année 2020. Atlas Vending n’a pas été écrit ni inspiré par cette tourmente, mais il la reflète en tous points.
La batterie frappe sévèrement les tympans et les guitares viennent faire crisser nos dents toujours un peu plus. L’anxiété est à son maximum avec The Mirror. Le grincement strident des cordes fait encore monter la pression, le rouleau compresseur n’en est qu’à ses débuts. C’est à se taper la tête contre les murs, quand notre cauchemar prendra-t-il fin ? Hail Taxi ne fait qu’enfoncer davantage le clou dans nos crânes, déjà bien enfoncé. « I’m sending messages (…) it never looked that way before », une sorte d’appel à l’aide dans ce marasme absolu, dont les cris et messages se font sourds. Malgré tout se dégage une pensée positive et une leçon de vie sur le titre de clôture A Boat To Drown In, à savoir : « And if you see headlights, man you better run for cover (…) I need to leave this place now more than ever! » Une métaphore sociétale bien sentie et en parfaite adéquation avec notre temps.