En ce janvier 2022 particulièrement frigorifiant nous arrive une bouffée de chaleur et de soleil avec cet album de l’excellent Antoine Tamestit. Les œuvres pour alto de l’époque baroque ne sont pas nombreuses, mais quand il y en a, elles sont bonnes! Rappelons que le 6e Concerto brandebourgeois de Bach offre la part belle à deux altos, une audace à l’époque. Voici un autre audacieux : Georg Philipp Telemann, le compositeur le plus prolifique de l’histoire, probablement. Infatigable touche-à-tout, débordant de curiosité et d’ouverture d’esprit, l’homme au 6 000 nos d’opus (au moins) a été l’un des premiers à écrire de véritables concertos pour l’alto, un instrument qui a longtemps été vu comme un mal nécessaire, utile au remplissage d’une tessiture mitoyenne entre les aigus perçants et héroïques du violon, et l’assurance rythmique et la rondeur sonore du violoncelle. Telemann en a fait un véritable soliste et a mis en évidence les particularités de ce mal-aimé. Alors que les Italiens le snobaient, Telemann, l’Allemand, lui offrit ses premiers éblouissements, sous la forme de concertos, de suites solo et de sonate en trio. Ironiquement, ces œuvres sonnent très ‘’italiennes’’, dans leurs élans fougueux et leurs mélodies franches et radieuses. Le programme est complété par deux Ouvertures (des suites de danses à la française, avec un mouvement initial ample et solennel) au caractère éclaté, très coloré et même humoristique : la Burlesque, qui dessine musicalement les personnages de la commedia dell,arte, avec forces couleurs bigarrées, et La Changeante, aux mouvements fortement contrastés et aux dynamiques explosives. Que du plaisir, rendu avec éclat par le soliste Antoine Tamestit, qui dirige du même coup avec vigueur l’Académie de musique ancienne de Berlin. Un disque qui fait du bien aussitôt amorcé, et n’arrête pas jusqu’à la dernière seconde. Yeah!
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