Le folk-rocker anichinabé Jacob Chegahno est décédé en 2017 après avoir vécu de nombreuses années avec la spondylarthrite ankylosante. Il a cependant laissé un petit legs derrière lui, les morceaux qui composent Buffalo, son album posthume et l’une des premières parutions de Wiretone Records, le jeune label indépendant et studio d’Owen Sound, en Ontario, dirigé par David Chevalier, un ancien membre du groupe de Chegahno qui estime que ses chansons méritent d’être entendues. On entend beaucoup de Neil Young dans la musique de Chegahno, dans le jeu un peu déglingué de sa guitare sur certains passages ainsi que dans sa voix usée et vulnérable. Il chuchote presque sur sa reprise d’une efficacité déchirante de Run to the Hills d’Iron Maiden, une chanson d’autant plus puissante venant d’un artiste des Premières Nations. Le titre électro-folk décalé et poignant Ookpik, pour lequel Chevalier a réalisé une vidéo tendre et affectueuse, est un hommage aux emblématiques poupées hibou inuites en peau de phoque, un coup de chapeau au sculpteur de Cape Dorset Teetee Curley, ami de Chegahno, et un doux rappel de ce à quoi sont confrontées les populations du nord du Canada.
électro / folk-rock / Premières Nations