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La musique et l’amour forment une combinaison classique. C’est ce mariage que le multi-instrumentiste Alex Nicol explore dans son premier album, All for Nada, sorti en mars 2020. Même s’il s’agit d’un album solo, le chanteur serait le premier à vous dire qu’il s’agit bien d’un projet à deux. Sa compagne, Nada Temerinsky, est l’une des principales voix créatives de cet opus. Ensemble, ils ont façonné ce qu’ils souhaitent une expérience réaliste, chaleureuse et calme, qui illustre leur amour.
Alex Nicol a encore beaucoup à dire. Pendant la pandémie, il a travaillé sur un nouveau projet sans nom. Ce nouvel album sera révélé lors du festival M pour Montréal, le 18 novembre au Centre Phi. Aussi calme dans une conversation que dans ses chansons, il discute de ce nouveau chapitre avec PAN M 360.
PAN M 360 : Comment êtes-vous devenu musicien ?
ALEX NICOL : En bref, j’ai toujours fait de la musique depuis que je suis tout jeune. On peut dire que j’ai toujours eu cet intérêt. Je me souviens avoir joué mes premiers petits morceaux avec ma sœur à l’âge de 8 ans. À cet âge, j’avais l’habitude de me pavaner en chantant des chansons enfantines aux gens. À 16 ou 17 ans, j’ai commencé à écrire mes premières chansons. Je crois que je n’ai jamais arrêté depuis. Tout au long de ce processus, ma musique a pris plusieurs formes ; j’ai essayé quelques genres. Une fois que j’ai trouvé mon propre son, c’est là que j’ai commencé à suivre ma propre voie en tant qu’artiste solo. Mon premier album est essentiellement une exploration de ce que ce son pourrait être! Je ne pense pas que beaucoup de choses aient changé pour que je me voie différemment en tant qu’auteur-compositeur. J’ai juste toujours ressenti un besoin de musique. J’ai seulement découvert comment m’assurer que toutes les petites pièces musicales s’assemblent.
C’est un long processus. J’ai passé tellement de temps à commencer des chansons et à ne pas les terminer que je dois avoir des centaines de produits inachevés qui traînent. Tout cela pour dire que l’écriture de chansons fait partie de ma vie depuis longtemps.
PAN M 360 : Vous avez donc toujours su que vous alliez jouer de la musique pour gagner votre vie ?
ALEX NICOL : Oui, c’est ça ! Et c’est surtout ces dernières années que je me suis rapproché du style que je recherche. J’arrive maintenant à bien articuler mon identité artistique ! En fin de compte, j’ai toujours voulu chanter et jouer.
PAN M 360 : Et comment votre premier album, All for Nada, a-t-il vu le jour?
ALEX NICOL : J’ai toujours eu l’intention de faire un album studio un jour. Mais je dois dire que ma première version… n’a pas vraiment fonctionné. À ce moment-là, je n’étais pas sûr de la façon de procéder. J’ai décidé de prendre ces chansons imparfaites chez moi. Nada Temerinsky, ma femme, les a entendues et a commencé à m’aider à recoller les morceaux. Ce qui avait commencé comme un projet solo est devenu une véritable expérience de collaboration. C’est pourquoi le projet s’appelle All for Nada. C’est elle qui m’a encouragé à le faire en premier lieu. Sans elle, il n’y avait pas d’album solo pour moi. En un sens, elle est le but de toute cette collection de chansons. Je pense que l’album s’est avéré très bon !
PAN M 360 : Passons en revue les choix musicaux. Comment avez-vous réussi à obtenir ce son calme et introspectif ?
ALEX NICOL : Eh bien, pendant que je modifiais les chansons, nous avons trouvé un système qui semblait fonctionner. Quand j’essayais quelque chose de nouveau, si Nada aimait ça, nous gardions ce changement. C’est ainsi que nous avons obtenu cette sorte de son intime et chaleureux. La façon dont nous avons joué avec les sons, que ce soient les cordes que nous avons ajoutées, la modulation de la voix ou les effets sur la guitare, tout cela est le fruit de cette collaboration et de cette discussion entre nous. Par exemple, le piano dans And I Wonder est un élément que nous avons ajouté à la dernière minute. Si j’étais seul à décider, je ne sais pas si j’aurais eu suffisamment confiance en moi pour faire ce genre de changements audacieux.
PAN M 360 : D’après vous, qui vous a le plus inspiré pour cet album ?
ALEX NICOL : Je dois dire que l’exposition Leonard Cohen à Montréal en 2018. Quand je suis allé la voir, j’étais juste submergé par l’art, la musique et l’aura d’un tel auteur. En dehors de Cohen, je ne dirais pas qu’il y a de grandes inspirations. Je n’aime pas faire des références musicales. Je préfère me concentrer sur ma propre vision. Je ne veux pas refaire les idées de quelqu’un d’autre. J’estime que je devrais être jugé sur la façon dont j’ai mis de l’avant ma propre vision.
PAN M 360 : S’agissait-il uniquement d’un projet de couple ou est-ce que d’autres musiciens ont travaillé avec vous ?
ALEX NICOL : Eh bien, nous avions d’autres musiciens. Nous avions un batteur, mais principalement, nous avons travaillé avec mon frère. Il a participé à l’écriture de certaines chansons et a été très impliqué dans l’enregistrement en jouant de la basse. Je dois aussi mentionner ma sœur qui a chanté quelques lignes sur la chanson When you’re blue.
PAN M 360 : Alors cet album doit-il être considéré comme une activité familiale ?
ALEX NICOL : Eh bien, je pense que c’est plutôt que j’ai la chance de travailler avec des personnes qui m’aiment. Je ne considère pas cette aide comme acquise. Je voulais une ambiance intime. Pour cela, il fallait travailler avec les personnes les plus proches de vous qui vous connaissent le mieux. Je dois pouvoir confier ma vision à mes musiciens sans qu’ils la prennent en charge. Le fait de travailler avec ma famille m’a permis de me sentir à l’aise à ce sujet. C’est drôle, même mon père et ma sœur sont venus à Montréal pour écouter le mixage. Ils ont aidé en étant tout simplement là. L’esprit de famille est présent tout au long de ce projet.
PAN M 360 : C’est un terme qui est souvent utilisé, mais peut-on dire qu’All for Nada est un véritable travail d’amour ?
ALEX NICOL : Absolument ! Je pense que c’est ce qui distingue tellement cet album. C’est une collaboration honnête entre partenaires. Je n’ai pas seulement aimé la musique, j’aime Nada en tant que personne. C’est cet amour pur qui a produit la musique. Nous avons partagé nos doutes, nos craintes, nos attentes tout au long de cette épreuve. Cette coopération nous a beaucoup rapprochés !
PAN M 360 : Pour vous, comment est-ce d’aborder ces thèmes de l’amour et des relations dans votre art ?
ALEX NICOL : J’aborde tout avec autant d’honnêteté et de méticulosité que possible. Peu importe qu’il s’agisse de relations ou d’art. Relier ces relations à mon art rend les choses plus faciles. Il y a quelque chose de beau à avoir un lien aussi profond avec quelqu’un. Une fois que vous avez établi ce lien, et c’est la partie la plus difficile, rien ne peut aller mal. Le fait d’avoir cette personne sur laquelle on peut compter élimine une grande partie du stress. Dans la musique, la quantité de travail émotionnel que le partenaire romantique d’un artiste doit assumer n’est pas appréciée à sa juste valeur. Il y a une mythologie autour des créateurs d’art qui vivent en marge de la société, ne pouvant jamais vraiment prendre part à une relation saine, de peur que cela ne ruine leur art. Ce que j’essaie de dire, c’est que ce n’est pas toujours le cas et que c’est formidable de pouvoir le dire. L’art peut être assez difficile, il peut être déstabilisant et étouffant de s’y consacrer. Le fait d’avoir ma famille autour de moi pour m’aider a vraiment rendu ce processus plaisant. Sans eux, cet album solo serait tout simplement égoïste.
PAN M 360 : Qu’est-ce qui vous excite le plus dans votre prochaine participation à M pour Montréal ?
ALEX NICOL : je vais jouer de nouveaux morceaux qui constitueront un nouvel album.
PAN M 360 : Pouvez-vous nous en glisser quelques mots?
ALEX NICOL : Oui, je peux dire qu’il n’est pas encore terminé! Il sera produit par Emmanuel Ethier qui a travaillé avec Pierre Lapointe, Jimmy Hunt et bien d’autres. Il se trouve que le moment est venu de montrer ces nouvelles chansons au monde. La pandémie de COVID-19 a tout chamboulé. Pendant ce temps, j’ai travaillé sur un nouvel album parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire. S’il y a une chose à savoir sur l’industrie musicale, c’est que si vous devez attendre une année entière pour faire la promotion de quelque chose, mieux vaut faire quelque chose de nouveau.
Comparé à All for Nada, il y aura une énergie similaire, mais avec une quantité importante d’autres thèmes. Ce nouvel opus met en vedette le guitariste Simon Trottier (Last Ex, Ferris Wheel), un homme qui apporte sa propre énergie au son. J’ai l’impression que son style complète assez bien ma voix. Il joue d’une manière particulièrement émouvante. Ce qui sera nécessaire, car nous allons essayer d’amplifier les émotions de ma voix. En gros, de donner plus de puissance aux thèmes de la frustration et du bonheur.
Le projet n’est pas encore terminé, donc nous ne voulons pas encore lui donner un nom. Pour l’instant, nous en sommes encore au stade des maquettes. Nous espérons le sortir en 2022. Je pense que ce sera mon prochain chapitre. Comme toujours, Nada est impliquée, mais en tant que manager cette fois. Ce sera donc un changement de dynamique intéressant.
Alex Nicol se produit au Centre Phi,