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Crédit photo : Yann Orhan
Diana Krall, Stacey Kent, Iggy Pop, Jeff Goldblum et autres Billy Gibbons (ZZ Top) font partie de la liste des artistes qui ont accepté de revisiter avec Thomas Dutronc certaines des grandes chansons françaises de Piaf, Trenet ou Claude François dans leur version internationale, l’anglais. Le tout rehaussé par un écrin musical jazzy cool des plus sophistiqués dirigé par l’excellent Jay Newland (Eric Clapton, Stevie Wonder, Juliette Gréco…). Et ce, grâce, indirectement, à un certain… Donald Trump !
« On cherchait un projet qui nous permettrait de voyager un petit peu dans des pays non francophones avec notre musique. Et on a pensé à cette idée au moment du French bashing de Trump. On s’est dit que la France, c’est quand même une douceur de vivre, un humour, de belles chansons, du vin et des fromages… Au début, je n’étais pas forcément enthousiaste à l’idée de reprendre des chansons qui existent dans des versions sublimes et historiques », explique l’artiste en insistant sur le fait que, s’il s’agissait de ne faire que des reprises, même avec de très bons musiciens, cela aurait été banal. Il fallait donc que ce soit la fine fleur des musicos de l’Hexagone. Unique façon, selon lui, de toucher à la grâce.
Triptyque?
Au moment de choisir les pièces qui constitueraient l’album conceptuel Frenchy, a-t-il jonglé avec l’idée de piger dans le corpus de son père (Jacques Dutronc) ou celui de sa mère (Françoise Hardy), lesquels ne manquent pas de classiques, ou la pudeur l’en a-t-il empêché? « J’aurais bien voulu, mais ils n’ont aucun morceau qui ait fait le tour du monde. C’est pareil pour Gainsbourg : il n’a pas de titre connu à l’international. On pourrait d’ailleurs faire un deuxième volume, car nous n’avons pas pu tout enregistrer. Des pièces d’Aznavour, de Trenet ou de Michel Legrand, on ne les a pas abordées… On pourrait même faire un troisième album avec des chansons qui auraient mérité d’être connues dans le monde, comme Syracuse composée par Henri Salvador, La Javanaise de Gainsbourg, ou du Brassens, il n’y en a aucune de connue à l’étranger et oui, bien sûr, certaines chansons de mes parents », lance Dutronc fils sur un ton très sympathique depuis Paris, où il est en tournée de promotion avant de retourner en Corse et y retrouver le légendaire créateur des Cactus et des Playboys.
L’iguane et Diana
Puis la discussion bifurque sur les grandes reprises de chansons à travers l’histoire et, bien que tous les goûts soient dans la nature, on s’entend pour dire que certaines des reprises de Johnny Cash surpassent leurs versions originales. « Mon père l’appelait le Taureau, je ne sais pas pourquoi… »
Parlant d’animaux, causons de l’iguane (Iggy Pop). « On l’a sollicité par l’intermédiaire de son tourneur européen pour lui faire part du projet. Il aime beaucoup la France et notre culture musicale, les années 1950-1960, Saint-Germain-des-Prés, Gréco. Il a souvent repris des chansons françaises, comme Les Feuilles mortes. Il a donc accepté et nous a dit : « Il y a Diana Krall qui veut faire un truc avec moi. Si on faisait ça tous ensemble, tu crois que Thomas accepterait? » Ahahaha! On était trop contents. Je l’ai trouvé génial. Il est à la fois très professionnel et très simple dans son rôle de superstar. Nickel ! », confie Thomas qui ajoute avoir improvisé une chanson avec Iggy qui ne pourra jamais sortir en raison de l’usage de mots trop salaces!
Tournée éventuelle
On imagine aisément que le pedigree de l’hôte a aussi facilité les choses. « Oui, il avait rencontré mon père il y a longtemps, il connaît bien les chansons de Gainsbourg et de Jane Birkin et celles de mes parents. C’est sympa, il y a des gens comme ça qui sont très fans de mon père, comme Johnny Depp. Et Leonardo DiCaprio, lui, de son côté, est fan de Django Reinhard à fond. On avait organisé un concert de jazz manouche au Carnegie Hall et il était venu… », s’étonne encore Dutronc, qui regrette de n’avoir pas pu chanter sur scène avec le légendaire Iggy Pop, comme cela était programmé, en raison du coronavirus.
Quant à une éventuelle tournée, elle se déroulera avec le même gotha de musiciens français, histoire de toucher la grâce à nouveau, et oui, le Québec et les États-Unis sont dans la mire.
Pour conclure, on lui demande si son père lui a finalement refilé son « piège à filles », comme il l’avait déclaré à un journaliste de la télé française alors qu’il venait de voir le jour? « Ahahaha! On laisse cela à l’imagination. Mais oui, ça marche ce joujou extra… »