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En contribuant à la renaissance du garage-rock, de l’alternatif ou du blues-rock, le groupe ontarien The Blue Stones redore le blason de la culture rock avec Hidden Gems, second album studio lancé le 19 mars dernier. Puisque que cet album déclenche les passions, PAN M 360 vous propose cet entretien avec Tarek Jafar, chanteur et guitariste du groupe.
PAN M 360 : Si vous deviez présenter l’album sous sa forme la plus simple, comment le feriez-vous?
TAREK JAFAR : C’est un album qui parle d’être en harmonie avec soi-même. Pour les bons et les moins bons côtés. C’est nous, c’est le groupe, sans artifice. Nous sommes musiciens depuis pas mal de temps et nous nous présentons ici, devant vous, sans filtre.
PAN M 360 : Qu’est-ce que le public devrait essentiellement savoir de l’album Hidden Gems ?
TAREK JAFAR : Cet album, dont nous sommes très fiers, c’est la représentation parfaite de notre son et de notre musique ce moment. Lorsque vos amis vous demandent qui sont The Blues Stones? J’espère que vous allez leur présenter cet album !
PAN M 360 : Comment avez-vous choisi Hidden Gems pour titre de l’album?
TAREK JAFAR : Nous pensions que chaque chanson est spéciale, chacune a sa propre entité. Or, elles ont toutes une sonorité similaire et s’inscrivent dans un projet cohérent… tout en étant différentes. C’est une collection de petits bijoux, c‘est ainsi que le nom est apparu. De plus, on ressentait que ça nous représentait en tant que groupe de musique. Nous sommes encore des artistes émergents, et nous sommes fiers de ce que nous avons accompli et de l’avenir qui se dessine pour nous, en dépit du fait que plusieurs nous ont regardés de haut. Nous sommes réellement fiers de cet album qui illustre bien qui nous sommes, nous voulons faire notre marque sur le monde du rock alternatif.
PAN M 360 : Vous soulignez que plusieurs chansons sont de petites gemmes, mais qu’est-ce qui les lie pour en faire un album?
TAREK JAFAR : La majorité des chansons ont été écrites en groupe, durant la même période. Donc oui, elles ont été créées dans le but de constituer un tout. Mais il y a aussi quelques chansons qui viennent de démos que nous ayons écrit il y a deux ou trois ans ou qu’on avait déjà écrites et qui n’avaient pas leur place sur l’album antérieur. Mais pour la plupart l’objectif était clair : écrite en même temps et puis publiée ensemble.
PAN M 360 : Alors quand ont-elles été écrites? Le premier morceau de l’album, Shakin’ Off the Rust a quand même été lancé en octobre 2019…
TAREK JAFAR : Exact. Shakin’ Off the Rust a été écrite en 2019, donc elle est sortie très rapidement, en fait elle a même été composée en un instant, mais la grande majorité des chansons ont été composées en 2019 et quelques-unes au début de 2020.
PAN M 360 : Les succès radiophoniques Shakin’ Off the Rust (#1 Billboard Rock Canada) et Let It Ride (#2 Billboard Rock Canada) ont-ils modifié les attentes pour le nouvel album?
TAREK JAFAR : Oui, je crois que ça a un peu changé nos attentes, car on le savait avant même que personne n’ait entendu notre musique. En sortant du studio, on avait quelque chose de vraiment spécial. Alors lorsqu’on a lancé Shakin’ Off the Rust et que la réception fut si positive, cela a confirmé notre impression. Au bout du compte, ça n’a pas changé nos attentes mais cela nous a rendus plus excités à la sortie de l’album.
PAN M 360 : Quelles sont les influences qui modèlent votre musique?
TAREK JAFAR : Nous sommes toujours ouverts aux nouvelles influences. Des artistes que j’écoutais plus jeune viennent façonner ma créativité, c’est certain. Mais il y en a tant que je n’en ai pas un en particulier qui me vienne immédiatement à l’esprit. Chose certaine, je reste toujours à l’affût de nouveaux sons.
PAN M 360 : Un petit effort ! Pouvez-vous quand même en nommer quelques-uns ?
TAREK JAFAR : Lorsque j’écrivais pour cet album, j’écoutais beaucoup de Foals, un groupe rock alternatif de Grande-Bretagne, les rappeurs Freddie Gibbs et J.Cole… On peut aussi ajouter à cette liste Catfish and the Bottlemen, un autre groupe britannique… vous voyez que je suis un fervent amateur de la scène rock anglaise. Ce sont les influences les plus grandes pour le groupe, bie qu’on n’essaie aucunement de les copier. Mais ils nous motivent dans notre processus créatif.
PAN M 360 : Est-ce vous y alliez pour un style dans cet album? On voit, par exemple, quelques passages inspirés du hip-hop…
TAREK JAFAR : Je ne crois pas qu’on visait un style particulier, je crois que c’est tout simplement en raison de la période qui s’est écoulée entre la sortie de notre premier album et celui-ci, donc une grande partie de ces influences se sont manifestées dans notre musique avec le temps. Tous les nouveaux sons auxquels on a été exposés au cours des cinq dernières années ont remonté à la surface. Une bonne partie vient du hip-hop, du R&B ou du jazz. Cependant on ne s’est pas dit : oh! Faisons un album avec une coloration plus hip-hop, c’est juste sorti tel quel.
PAN M 360 : Quel est votre évaluation du rock canadien dans le contexte de votre propre émergence?
TAREK JAFAR: Nous avons vraiment de très (insiste sur le mot très), très bons groupes, ici, au Canada. Je ne crois pas à la mort du rock, je crois plutôt qu’il va se métamorphoser, évoluer. Le rock se départit de cette recette traditionnelle qui faisait sa renommée, soit des riffs de guitare électrique très lourds, pour finalement explorer et toucher d’autres genres. Personnellement, je trouve ça très excitant! On commence enfin à redéfinir le rock’n’roll.
PAN M 360 : Dans plusieurs chansons dont L.A. Afterlife, on sent qu’il va y avoir de gros solos de guitare qui ne viennent pas, ces chansons-là seront-elles jouées différemment en concert?
TAREK JAFAR : Je crois sincèrement que les versions sur scène seront différentes. Nos concerts sont généralement très différents des versions studio. Nos chansons seront toujours facilement identifiables, mais l’expérience vécue par les partisans sera différente. Donc, clairement, les gens passeront un moment différent en concert, mais pourront toujours chanter les paroles de nos chansons.
PAN M 360 : Comment The Blue Stones composent-ils? Que vient-il d’abord : la musique ou les paroles?
TAREK JAFAR : Normalement, on débute par un bon un bon riff de guitare ou un bon segment de batterie, puis les pièces du casse-tête s’ajoutent une à une. Et pour ce qui est de la mélodie, je commence à fredonner des paroles, mais à ce stade ce sont que des sons, absolument aucun mot. Une fois l’air trouvé, là je commence à écrire et les paroles viennent se greffer à l’instrumentation.
PAN M 360 : Vous, Tarek et Justin, êtes-vous partie prenante dans la réalisation ou laissez-vous ça davantage aux réalisateurs?
TAREK JAFAR : Autant Justin, Paul (qui a nommément travaillé avec Twenty-One Pilots), Zayn (l’ingénieur du son) que moi avions un mot à dire sur la façon dont on présente l’album. Toutes les opinions sont considérées et respectées. Alors oui, parfois, je m’implique dans la production mais Paul aussi a son mot à dire côté enregistrement. C’est vraiment un travail d’équipe.
PAN M 360 : Avez-vous déjà entamé le processus créatif pour un troisième album?
TAREK JAFAR : En effet, nous avons commencé à travailler. En réalité, nous travaillons toujours sur du nouveau matériel, mais ça fait du bien de relaxer un brin et d’apprécier la sortie de ce nouvel album. Mais nous avons définitivement les yeux rivés sur nos projets à venir. En cette période de pandémie, nous devons absolument sortir du matériel pour maintenir l’intérêt du public. Bref, il y a de nouveaux projets en cours de création.
PAN M 360 : Certains de ses projets sont-ils prévus très bientôt?
TAREK JAFAR : Justin et moi avons parlé de collaborer avec des artistes bien connus… Notamment Grandson, avec qui nous avons vraiment tissé des liens tissés serrés. Je pense que ce serait vraiment agréable que les gens puissent voir une autre facette de nous en tant que groupe si nous travaillions avec un autre artiste et sortirions une chanson ensemble. Clairement, nous aimerions le faire dans un futur proche.