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L’édition 2022 du Concours musical international de Montréal présente un prestigieux jury international composé de chanteurs, d’administrateurs et de professeurs de chant de renommée mondiale. Présidé par l’ancien directeur général de l’Orchestre symphonique de Montréal, Zarin Mehta, le jury comprend le baryton britannique Thomas Allen, l’ancienne directrice vocale de Juilliard Edith Bers, le baryton-basse néerlandais Robert Holl, l’accompagnateur allemand Hartmut Höll, le directeur artistique du Festival de Lanaudière Renaud Loranger, l’ancien directeur artistique du Metropolitan Opera Richard Rodzinski et la soprano allemande Christine Schäfer.
Sir Thomas Allen est un baryton anglais. Il est considéré comme l’un des meilleurs barytons lyriques de la fin du XXe siècle. En octobre 2011, il a été nommé chancelier de l’université de Durham, succédant à Bill Bryson. Nous comprenons que son expertise en tant que juré est hautement recommandée et alors cette interview nous apportera des informations intéressantes.
PAN M 360 : Qu’est-ce qui vous motive à faire partie de ce jury à Montréal ?
SIR THOMAS ALLEN : La nécessité d’aider à maintenir le flux de chanteurs sérieux. La pandémie a sans doute fait des ravages et je considère que cela fait partie d’un long processus de reconstruction.
PAN M 360 : Comment avez-vous été sélectionné ?
SIR THOMAS ALLEN : C’est toujours un mystère, mais j’étais ici il y a quelques années et après plus de 50 ans dans le monde de la musique, peut-être que quelqu’un se souvient de moi.
PAN M 360 : Quelle est votre perception de la famille de la musique classique de Montréal et du Concours international de musique de Montréal ?
SIR THOMAS ALLEN : Nous n’avons pas encore commencé, donc je saurai mieux dans 10 jours ……mais sa réputation a toujours été élevée.
PAN M 360 : Comment considérez-vous ce concours parmi les grands concours internationaux de musique classique ?
SIR THOMAS ALLEN : Le souvenir que j’en ai est qu’il était très bien organisé et que le niveau était élevé. Il attire les bons chanteurs et musiciens car c’est une très bonne vitrine pour eux. Je ne connais pas beaucoup d’autres concours mais j’imagine qu’il est très bien classé.
PAN M 360 : Ces concours internationaux sont-ils les portes d’entrée pour une carrière internationale ? Sont-elles essentielles ?
SIR THOMAS ALLEN : Il n’y a aucune garantie. Certains artistes ne réussissent pas bien dans les concours et les auditions, mais cela ne les empêche pas d’être d’excellents interprètes lorsqu’il s’agit de répétitions prolongées et de performances.
PAN M 360 : Chaque membre d’un jury a une sensibilité spécifique vis-à-vis des candidats, quelle est la vôtre ?
SIR THOMAS ALLEN : La nature fait que de temps en temps, une Callas, une Sutherland ou un Pavarotti émergent. Le reste du temps, je cherche à voir et à entendre quelqu’un qui sait évidemment chanter, mais qui me montre qu’il y a aussi une étincelle de créativité en lui.
Je ne me soucie pas d’un grincement occasionnel si je pense que l’artiste est pleinement impliqué dans ce qu’il fait.
PAN M 360 : Quels sont les critères objectifs de vos choix éventuels ?
SIR THOMAS ALLEN : Principalement, le son, car il s’agit d’une expérience auditive.
PAN M 360 : Quels sont les critères subjectifs qui pourraient faire la différence entre des candidats de même valeur ?
SIR THOMAS ALLEN : Cela revient à celui qui peut le mieux me convaincre qu’il comprend qu’en plus de la technique vocale, nous avons affaire à de la littérature, et que le vrai secret est d’interpréter ce que le poète ou le librettiste nous a donné à examiner, et ensuite de réaliser que le chant est un mélange de mots et de lignes musicales.
PAN M 360 : Y a-t-il des différences culturelles dans l’esthétique du chant qui pourraient diviser le jury ?
SIR THOMAS ALLEN : C’est possible, mais dire oui serait présupposer ce qui n’existe pas, et les chanteurs ne sont pas aussi faciles à définir que les acteurs, puisqu’ils sont une combinaison de voix, de penchant pour l’acteur, ou même de peu ou pas d’intérêt pour cet aspect de leur travail. Pour eux, c’est une expérience entièrement vocale.
PAN M 360 : Prévoyez-vous d’autres activités à MTL pendant ce processus ?
SIR THOMAS ALLEN : Je me contente de vivre au jour le jour et de voir ce que cela m’apporte.