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Vendredi dernier, soit le 14 octobre, 3 œuvres finalistes du Concours international de musique multipiste immersive de Montréal, sélectionnées à l’aveugle parmi 54 propositions internationales par un jury de pairs, ont trouvé un gagnant, auprès d’un jury et auprès du public. Les finalistes, soit Nicola Giannini, Panayiotis Kokoras et John Young, ont spatialisé leurs œuvres sur l’orchestre de 64 haut-parleurs du CIRMMT de l’École de musique Schulich, une diffusion rendue possible grâce au festival Akousma, au groupe Le Vivier et au CIRMMT.
Le Prix du jury (Prix Francis-Dhomont de 4,000$) a été attribué à John Young
Le Prix du public (Prix Micheline-Coulombe-Saint-Marcoux de 1,500$) a été décerné à Nicola Giannini
Panayiotis Kokoras a reçu un prix de participation de 500$.
Le jury du concours Akousmatique était constitué de Myriam Bleau (compositrice), Louis Dufort (compositeur, directeur artistique d’Akousma, Vincent Gagnon (directeur audio, Ubisoft), James O’Callaghan (compositeur), Roxanne Turcotte (compositrice).Une invitée du festival Akousma, la compositrice française Jessica Ekomane, se joindra au jury pour sélectionner le Prix Francis-Dhomont (bourse de 4 000 $) et le public attribuera quant à lui le Prix Micheline-Coulombe-Saint-Marcoux (bourse de 1 500 $).
Fondateur de Réseaux, organisme qui initia Akousma sous sa gouvernance, le compositeur et professeur Robert Normandeau nous explique brièvement la genèse de cette nouvelle compétition internationale chapeautée par Akousma.
PAN M 360 : Tu avais ce concours en tête depuis des lunes et des lunes, n’est-ce pas?
ROBERT NORMANDEAU : Il existe des concours de musique électroacoustique, certains on ét fameux dans les années 90. Celui de Bourges, notamment le Groupe de musique expérimentale de Bourges (GMEB). Bourge avait joué dès le départ la carte internationale, ce concours était alors très important. Et voilà, ça a existé très longtemps et ça m’a carrément mis sur la carte lorsque j’ai gagné à Bourges. Les médias en parlaient et le groupe de Bourges est disparu il y a un peu plus d’une dizaine d’années. Les fondateurs n’ont pas géré leur succession et leur vision hyper démocratique se faisait sans filtres artistiques alors ça durait dix jours et on y présentait le meilleur comme le pire. Et il y avait de moins en moins de filtres dans les salles. La dernière fois que j’ai créé une pièce là-bas, c’était à minuit 45 et seuls les compositeurs étaient dans la salle. Bourge a perdu son financement et les gens qui l’avaient créé se sont retirés, après avoir accompli un travail gigantesque malgré les réserves qu’on peut émettre aujourd’hui.
ROBERT NORMANDEAU : Il existe aujourd’hui d’autres concours en musique électroacoustique mais qui sont de même nature, c’est-à-dire que, dans la plupart des cas, tu envoies une œuvre au jury qui compile les notes de chaque membre, souvent sans se réunir. Aussi, la plupart des œuvres sont stéréophoniques, destinées à une diffusion traditionnelle sur acousmonium. Moi je suis impliqué depuis longtemps dans la diffusion multi-canaux dans des dômes de haut-parleurs, et rien ne récompense ça. Et donc c’est pourquoi nous avons voulu nous singulariser en mettant l’accent sur le multi-canal et les œuvres qui exploitent le multicanal avec un dôme de haut-parleurs que l’on nomme acousmonium – 32 haut-parleurs à l’Usine C cette semaine, 64 haut-parleurs au CIRMMT ( Centre for Interdisciplinary Research in Music Media and Technology ) , c’est un véritable orchestre qui permet à une œuvre d’avoir autant de pistes que de haut-parleurs, installation permanente de haute qualité. Nous avons sélectionné 3 œuvres finalistes sur la cinquantaine d’œuvres qui nous ont été soumises.
PAN M 360 : Trois œuvres suffisent-elles pour remplir tout un programme?
ROBERT NORMANDEAU : nous allons jouer 3 œuvres supplémentaires que nous considérons dignes de mention. Le choix final de l’ œuvre gagnante se fera sur place, même si notre jury a déjà entendu ces œuvres dans de très bonnes condition. Maintenant on avait imposé un format pour répondre équitablement au demandes. Je tenais aussi à l’anonymat du processus, alors on ne savait pas qui on évaluait, le compositeur étant numéroté. Toutefois, les compositeurs peuvent diffuser leurs œuvres à leur manière au CIRMMT, ce qui diffère de notre écoute de sélection finale.
PAN M 360 : Brève présentation des finalistes?
ROBERT NORMANDEAU :
Panayiotis Kokoras est d’origine grecque et enseigne aux États-Unis – au Texas.
John Young, Néo-Zélandais d’origine, vit au Royaume-Uni depuis longtemps, il est compositeur et enseigne à la De Montfort University à Leicester, Angleterre. Nicola Giannini est Italien et est établi à Montréal où il étudie en composition. Je suis d’ailleurs son directeur mais quand j’ai réalisé qu’il était demi finaliste, je me suis retiré du jury pour la sélection finale en ce qui le concerne.
Plus précisément:
Nicolas Giannini est un compositeur de musique électroacoustique qui vit et travaille à Montréal. Sa pratique est axée sur la musique immersive, à la fois acousmatique et en direct. Ses œuvres ont été présentées en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Europe. Il a reçu le premier prix au concours JTTP 2019 et une mention honorable au XII° concours de la Fundación Destellos.
Panayiotis Kokoras
Panayiotis Kokoras est un compositeur de musique numérique innovateur de niveau international, Il est aussi professeur de composition et directeur du Center for Experimental Music and Intermedia à l’Université du Nord du Texas. Né en Grèce, il a étudié la guitare classique et la composition à Athènes et à York; il a enseigné pendant de nombreuses années à l’Université Aristote de Thessalonique.
John Young
Professeur de composition au Music, Technology and Innovation Research Centre à l’Université De Montfort, à Leicester, John Young était auparavant directeur des studios de musique électroacoustique à l’Université Victoria de Wellington. Sa production est composée de pièces électroacoustiques multipistes, d’œuvres radiophoniques et de musiques mêlant instruments et sons électroacoustiques.
POUR PLUS D’INFOS, LE SITE AKOUSMA
Sauf l’interview de Robert Normandeau, contenu provient du festival Akousma et du Vivier et est adapté par PAN M 360.